J'adore REM. Ce groupe me suit depuis mon adolescence. Quasiment tous leurs albums. J'écris cette petite review en tant que fan.
REM, acronyme de Rapid Eye Movements. Ce moment du sommeil paradoxal pendant lequel vos yeux bougent, comme si c'est eux qui imprimaient le rythme de vos songes.
La bande à Michael Stipe a imprimé celle de la musique pendant 30 ans, couvrant 4 décennies et 15 albums-studio. Pas rien quand on y pense.
1982 marque les débuts du groupe dans une forme moyen format ; à savoir un EP. Outre un single en 1981 avec l'excellent "Radio Free Europe", c'est à travers cette galette que les Géorgiens se verront propulsée d'emblée comme référence dans le domaine, probablement le parangon de ce que l'on nomme la jangle pop. Les Smiths viendront juste après appuyer sur l'accélérateur, histoire de bien en rajouter une couche.
Mini-album 5-titres exécuté en un peu plus de 20 minutes. Stipe est déjà très à l'aise derrière le micro. Les textes sont obscurs, abstraits même parfois. Peut-on parler de marque de fabrique pour le groupe et sa discographie à-venir ? certainement oui. Sur Chronic Town, la guitare de Peter Buck est quasi exclusivement en son clair, pas d'overdrive ni autre gain sur l'ampli. Ça sonne "REM". Déjà. Et déjà on a affaire à du lourd avec les gars de Athens. "Carnival of Sorts (Box Cars)" est une petite pépite "jangly" dans laquelle le texte n'est pas forcément la force première, mais c'est bien sur les à-côtés qu'il faut se tourner. Le mixage et la mastering sont à un haut niveau. La voix de Stipe, la guitare tournoyante de Buck et la batterie entêtante de Bill Berry font de cette face un sacré moment.
Gros coup de massue que cette face A. Trois titres énormes. Des modèles.
Quelques mois après viendra Murmur, un premier album qui fera office de petite bombe.
La machine est en route.
"Carnival of Sorts"