Chuck est de ces albums qui surviennent seulement une ou deux fois dans la carrière d'un groupe, ce genre d'albums qui signe le passage de celui-ci à l'âge adulte, après les tâtonnements des premiers disques. C'était donc au tour des Sum 41 en 2004 de se montrer à leurs fans en tant que grandes personnes, après 5 années et 3 disques de Punk/Rock insouciant, sympathique sans être transcendant : 14 titres s'enchaînent sur cette galette dont la cohérence musicale plutôt rugueuse excuse quelques intermèdes acoustiques, le ton est assez grave et dur sur ce Chuck où l'on aborde des problématiques plus sérieuses ; il n'y a que Welcome to Hell qui rappelle le Sum 41 des premiers temps.
Il n'y a globalement aucun temps mort, aucune faiblesse dans cet album, ça sonne très Metallica période années 80 et on sent bien que chacun, dans le groupe, maîtrise sa partie suffisamment pour livrer une écoute particulièrement agréable : ça démarre fort avec No Reason, ça continue sur le même rythme avec We're All to Blame et la qualité ne baisse pas jusque Noots, si ce n'est que, parfois, on se prend à zapper des pistes comme The Bitter End qui semblent un peu banales, ou Slipping Away quand on sent qu'on n'a pas envie de rompre avec le tempo déchaîné du reste.
C'est évidemment mon album préféré du groupe, il ne réussiront pas à reproduire une telle prouesse même si les 3 galettes suivantes sont pas mauvaises, et c'est aussi tout simplement un de mes albums favoris, même si je sais pertinemment que c'est une affinité purement subjective et que, toute proportion gardée, il n'arrive pas à la cheville d'un Led Zeppelin IV ou d'un Paranoid. À écouter !