Un début en style

Intitulé initialement Pieces of a Kid, pour rappeler Pieces of a Man de Gil Scott Heron, l’idée a été abandonnée au profit de Cilvia à cause du mot « kid » rappelant trop Good Kid, M.A.A.D. City. C’est révélateur tout de même de l’idée générale du projet (voir la cover de l’album pour tous les autres titres envisagés).

Isaiah Rashad se fend de rimes sur son expérience, son arrivée dans le rap game, son addiction à l’alcool, sa caisse (Cilvia est en fait le surnom de sa Honda Civic), pourquoi il n’avait que ce choix, son père à plusieurs reprises.

Ça sonne le sud, c’est clair (« West Savannah »), mais pas seulement. Intéressant comme plusieurs titres réunissent des éléments de reggae/dub (la basse de « Tranquility » semble sortie d’un album de King Tubby, idem sur « Webbie Flow (U like) » avec des synthés). C’est un peu comme si tous les artistes de TDE présentaient des premiers projets très musicaux d’ailleurs, Section.80 et Long Term Mentality en exemple. Cilvia est fait de beats jamais over-produits, chacun part de choses simples et s’étoffe. « Menthol » et « Ronnie Drake » (prod Sounwave et The Antydote respectivement) en sont des bons exemples avec ce piano sur ces beats travaillés. Les producteurs se relaient, on en trouve une petite dizaine en gros, qui gardent l’esprit de Cilvia. "Soliloquy" tombe très lourdement, une track énorme à écouter impérativement.
Au global, Cilvia est à se procurer, Isaiah Rashad est à surveiller de très près.