A la quête de la base du rock progressif, il semble qu'on ne puisse éviter cet album, régulièrement considéré comme une des références. Mais bon...
Des virtuoses incroyables
Ces mecs sont au sommet de leur art. Tous. Squire, Howe, Anderson, Wakeman, Bruford. Techniquement, ils n'ont rien à prouver. Tactiquement non plus, ils n'ont pas peur d'aller chercher des enchaînements de note qui semblent a priori dissonnants. Structurellement, Close to the Edge propose une progression to the edge, justement, qui, avec plusieurs réécoutes (parce que, Yes, c'est pas aussi appréhendable que du Sardou, il faut du temps), se comprend de mieux en mieux. Et il semblerait que l'exigence lors des enregistrements, ç'ait été quelque chose.
Une ambiance entre new age et LSD
La musique, à la fois extrêmement dynamique et aérienne, d'apparence déstructurée, mais avec un projet précis, à cette capacité à vous faire naviguer dans des univers cohérents et à la fois différents. Il est proposé ici un truc extrêmement ambitieux, je le redis, un peu comme un édifice à la Gaudi, où on n'est pas sûr de comprendre tout de suite la structure, mais en fait, elle est là, cachée derrière des artifices qui ont aussi leur sens dans l'ensemble.
Mais encore une fois...
Yes me laisse légèrement sur le bord de la route. Légèrement, parce que je comprends mieux ce qu'ils veulent faire que dans Fragile, par exemple. Et parce que les multiples réécoutes que je m'inflige commencent à m'éclairer sur leur musique. Et puis j'avoue que And You and I me repose un peu de toute cette exigence.
La problématique que je rencontre, quant à ce besoin de découverte, c'est le temps. Comment tout explorer ? La création culturelle massive de tous interdit définitivement le savoir absolu. Ceci est une catastrophe.