Close to the Edge
7.6
Close to the Edge

Album de Yes (1972)

Yes est un groupe qui m'a toujours imposé un certain respect à son égard, voire une admiration. En effet, il faut au moins un magnifique talent, au plus un génie sans faille pour réussir à écrire ne serait-ce qu'une seule bonne chanson en utilisant le style casse-gueule, rebutant et totalement abscons qu'ils se sont imposés. Et ils y sont arrivés, plusieurs fois. Si bien que ce style unique possède des adeptes. Eh oui, sérieusement.

Concernant cet album qui fait partie des plus appréciés du groupe, même après quelques années d'écoute à quasiment connaître le disque par cœur, je ne sais toujours pas quoi penser de la chanson-titre. Ce n'est même pas au niveau musical pur que se situe le problème, je me fous de savoir si l'intro distordue est plaisante à écouter ou pas. Oui, c'est évident qu'une bonne partie des gens normaux couperont à partir d'une minute trente en disant "C'est quoi cette grosse merde ?", alors que nous, hipsters musicaux, avons l'immense et noble tâche de couvrir d'éloge un tel délice de dissonance. C'est l'ordre naturel des choses. Maintenant, au niveau artistique, une question fondamentale et existentielle se pose : Qu'est-ce qu'ils essayent de faire en fait, putain de bordel de merde ?!

Okay. Repassons les classiques du progressif qui font une vingtaine de minutes. Thick As A Brick était un prétexte pour narrer une histoire satirique sortie de l'esprit de Ian Anderson. Supper's Ready se présente sous la forme d'une série de tableaux surréalistes imaginé par Peter Gabriel. Echoes développe tout le long une atmosphère cohérente, pesante et impressionnante. Et Close To The Edge, euh...

Il y a un concept, enfin non, les paroles sont incompréhensibles, donc je n'en vois pas trop, mais la chanson est ultra structuré vous savez. Je crois qu'ils veulent créer un monde musical en fait, genre au début on a une sorte de jungle, puis on tombe dans une grotte, puis on a un gros coup d'orgue dramatique, et on remonte. C'est beau, mais on est difficilement emporté, ou même touché par la musique, distante et artificielle. Si au préalable celle-ci voulait vraiment avoir une quelconque résonance émotionnelle. Chose dont je ne suis pas vraiment sûr, puisque je ne comprends même pas ce qu'ils essayent de faire, putain de bordel de merde !

Finalement, il ne reste plus qu'à juger la musique purement et simplement, et elle est loin d'être mauvaise passée l'intro que j'ai déjà mentionnée. Mais elle souffre d'un manque mélodique flagrant, je retiens tout au plus le "Close to the edge, down by the riveeeeer" et à la rigueur le "I Get Up, I Get Down", ce qui me laisse après coup l'impression d'un morceau de 18 minutes plutôt creux. Quand bien même la virtuosité de nos gars n'est pas à remettre en question. (et les talents du bassiste Chris Squire non plus)

En fin de compte, je fais partie de cette minorité qui préfère la seconde face à la première. And You And I a une jolie texture acoustique, et les contrastes entre les parties épiques et celles plus calmes sont assez mignonnes. Pas que je comprenne ce qu'ils essayent de faire, hein. Non, putain bordel de merde ! Je comprends JAMAIS RIEN ! JAMAIS !

Enfin Siberian Khatru est plutôt drôle, c'est juste un riff marrant qui est exploité jusqu'à la moelle par le groupe qui le viole avec tous les instruments disponibles dans le studio. Ce qui est plutôt joli également, et relativement entrainant.

Bref, un album avec ses moments. Mais quand vous aurez trouvé du sens à tout cela, je suis prenant. Sans me dire un truc pompeux et inutile du genre "Le sens de la chanson transcendance la musique et les paroles, il faut le sentir", puisque je ne dois pas sentir grand chose.
Erw
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le 9 juil. 2012

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Erw

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