Cartouche d'encre dans le barillet

Ça faisait longtemps que je voulais faire une critique de cet album, juste pour le défendre après l'avoir descendu en fait...
Je ne pensais pas après ma première écoute que je mettrais une note aussi élevée, mais cet album, tout comme Enfants Terribles mérite du temps et plusieurs écoutes pour l'apprécier à sa juste valeur.
Clubbing for Columbine est un amuse gueule, les prélis d'un groupe en devenir qui se cherche encore. D'ailleurs l'album représente bien l'adolescence dans les thèmes abordés, quand Enfants Terribles représente le passage à l'âge adulte, on peut penser qu'Adieu Bientôt sera encore plus mature, et c'est bien parti pour avec les extraits.

J'ai découvert cet album après Enfants terribles, j'ai tellement apprécié leur second album que j'ai voulu écouter celui ci malgré les retours assez mauvais. Et... J'ai compris à la première écoute pourquoi les retours étaient mauvais, je me suis demandé si c'était pas une blague, je trouvais tout horrible. Les instrus stridentes qui font mal au crâne avec une auto-tune dégueulasse et des textes à première vue nuls à chier. J'étais vraiment dur avec cet album, il a fallu que je réécoute quelques morceaux à part pour les évaluer à nouveau. Et... Je suis tombé sous le charme Des prélis, ce morceau parfait pour moi, une instru qui monte en puissance tout comme le texte, de la tristesse, de la profondeur, de la solitude, de l'amour, tellement de choses dans ce morceau magnifique et un flow exceptionnel de Foda C qui plus est.

Donc après avoir saigné Les prélis tous les jours pendant plusieurs mois, vint la deuxième "vrai" écoute complète de l'album, et forcément je revois plusieurs morceaux à la hausse, peut-être que mon oreille était prête cette fois pour une avalanche de montées dans les aigus et pour des instrus improbables.
En vrai qu'est ce que j'aime les instrus putain, dès le deuxième morceau Clubbing for Columbine je mets le son au maximum, je me balance comme un malade dans la voiture, je m'en ferai péter les tympans... Quand j'y pense on dirait de la techno des années 90, mais qu'est ce que c'est bon, les punchlines qui se déversent dessus comme du chocolat fondu c'est délicieux.
La deuxième écoute me fait découvrir des morceaux très bons comme: Mandragore, Retour IRL, Fleurs du mal, Zone 51, Littleton et j'en passe. C'est pas forcément de la grande poésie mais certaines paroles sont bien trouvés quand d'autres me font bien rire, ça ne se prend pas au sérieux dans chaque morceau, il y'a beaucoup de second degré et les instrus... Que dire des instrus ?
C'est soit j'adhère et je suis à fond, soit je déteste et ça rend l'écoute insupportable (ce qui était le cas au début).

Bon par contre je ne suis pas fan de tout l'album, certains morceaux me tapent toujours sur les nerfs donc je les évite au maximum, comme Dom Pérignon le pire pour moi.... Il y'a également 2K17 et Ballade sauvage que je n'apprécie pas vraiment.
L'album est imparfait, on sent que Columbine se cherche, que ce soit au niveau des prods, du flow et ils ne savent pas encore bien gérer l'auto-tune, au moins y'a des idées ça donne un album atypique et je trouve tout de même mon compte dans une bonne partie de l'album.

Avec Clubbing for Columbine c'était l'envie d'apporter quelque chose de nouveau, essayer quitte à rater. Enfants terribles viendra apporter de la stabilité dans les prods, et l'auto-tune est beaucoup mieux maîtrisée, avec toujours des textes bourrés de métaphores et de punchlines savoureuses.
J'attends avec impatience Adieu Bientôt qui devrait être encore mieux que les deux premiers s'il suit la cohérence du groupe. Les morceaux que j'ai déjà écoutés me donnent confiance mais j'aurais la véritable réponse dans moins d'une semaine...

Fleurs du mal, bouquet final,
J'me pends avec mes cordes vocales
C'est juste un rêve dans l'quel tu crèves
Je sirote ma détresse, je pirate ses caresses
Des neurones en diamant, des vieux films en allemand
Des amis endormis à jamais dans l'ordi
Un oiseau sans plume annonce la paix
Seul mon Nokia ferme son clapet
Des rails de poussière, le regard d'une poussette
Déménagement dans les étoiles, j'bibi dans les étoiles
J'suis un pauvre, je n'sais pas
Tu fais quoi ? Je n'sais pas
L'autisme des jours, le parfum du toujours...