Leprous est un groupe norvégien dont j’entends parler depuis un petit moment, mais je n’ai réellement sauté le pas qu’avec ce Coal, leur nouvel album paru tout récemment. Le moins que je puisse en dire, c’est que je ne suis pas déçu, mais également que je ne sais pas trop par quel bout le prendre.
En effet, le rock progressif de Leprous est exceptionnellement dense – d’ailleurs, est-ce réellement du rock progressif ou du métal progressif, ou quelque chose entre les deux? On y trouve des inspirations venues d’horizons aussi divers que Devin Townsend, Muse ou Pain of Salvation, mais avec une cohésion interne à peu près aussi impressionnante que l’étendue des genres musicaux touchés.
En dix pistes et cinquante-cinq minutes, Coal vire à la démonstration: voici ce qu’un album de rock progressif moderne devrait être. Des morceaux entre quatre et dix minutes, aux mélodies en apparence simples, mais qui s’empilent pour former des constructions de plus en plus complexes, le tout composant une ambiance générale qui ne se dément pas tout au long de l’album.
En général, il ne faut pas attendre de cet album une sorte de furia métal: nous sommes ici entre gens calmes et posés, ce qui n’empêche pas certaines poussées de voix lorsque les circonstances l’imposent.
Ainsi, on peut avoir des pistes surprenamment calmes, comme « The Cloack », qui font suite à des démonstrations de fureur intérieure, comme « Chronic » ou « Coal », de même que certains morceaux sont plutôt simples alors que d’autres, comme « Echo » sont de véritables constructions épiques.
L’air de rien (ou presque), Coal se hisse dans le peloton de tête des meilleurs albums de l’année. Ce n’est sans doute le plus spectaculaire des productions, mais plutôt une construction impressionnante par son côté réfléchi. Du métal progressif intelligent, en quelque sorte. On aura tout vu. Ou entendu.