Cole World: The Sideline Story par matic
Pour moi la grande interrogation de ce projet c’était de savoir à quelle sauce allait être mangé J.Cole pour son premier album officiel, si ses mixtapes étaient principalement produite par l’artiste lui-même, rien ne nous garantissait que son premier LP sur Roc Nation suivrait le même modèle. J’ai toujours en tête les très bonnes tapes d’avant album de B.o.B. mais malheureusement l’opus qui suivit n’avait rien à voir avec ce que le jeune artiste nous avait habitué, un lifting marketing orchestré par sa maison de disque qui me laissa un goût amer… Le bon point de ce ‘Cole World : The Sideline Story’ est de retrouver le MC/Beatmaker de la Caroline du Nord assurer une très grosse partie des prods, de quoi rassurer les fans et surtout éviter d’en perdre une bonne partie dès le premier projet. L’autre bonne nouvelle c’est la présence très limitée de featuring (seulement 4), on ne lui a pas mis dans les pattes la brochette habituelle d’artistes à la mode qu’il faut absolument avoir sur sa tracklist pour faire du buzz… Si sur la forme cet album se présente plutôt bien, il faut maintenant que le premier rappeur signé sur le nouveau label de Jay-Z confirme toutes les promesses affichées ces dernières années.
On retrouve rapidement l’univers auquel nous avait habitué J.Cole, des morceaux plutôt posés portés par une présence au mic indéniable même si quelques fois lassante sur la longueur. Les très cinématiques ‘Sideline Story’, ‘Lost Ones’, et ‘Breakdown’ marchent sans problème et sont très représentatif du style revendiqué par le MC de la Caroline du Nord. Les 2 singles ‘Can’t Get Enough’ (avec Trey Songz) et ‘Work Out’ expérimentent d’autres horizons, avec une grosse préférence pour le second très entraînant qui conclu cet album. L’inévitable collaboration avec Jay-Z sur ‘Mr. Nice Watch’ ne rentrera pas dans les mémoires, un choix de beat culotté et peut être un petit peu trop surprenant pour moi. Missy Elliott qui depuis quelques années a un peu disparu du circuit reprend du service sur le refrain du slow tempo ‘Nobody’s Perfect’, un morceau qui ne met pas spécialement en valeur J.Cole avec un premier couplet très chaotique qui ne colle pas à son style… Il y a pas mal de titres sur cet album qui au fil des écoutes me lassent de plus en plus, à l’image des ‘Dollar And A Dream III’, ‘Cole World’ et ‘God’s Gift’, par contre les ‘Never Told’ (No I.D. à la prod), ‘Rise And Shine’ et ‘Lights Please’ sont à mettre parmi les morceaux de cet opus qui me plaisent vraiment.
Avec cet album j’espérais avoir plus de beat dans la veine de ses récentes productions pour XV (‘Smallville’) et Kendrick Lamar avec le classic ‘HiiiPower’, de ce côté je suis un peu déçu du rendu générale et quand il s’essaye à quelques choses d’autres ça ne m’attire pas plus que ça. L’autre point faible de ce projet pour moi c’est qu’on retrouve peut être un peu trop souvent un même schéma de morceau, J.Cole attaque les différents beats souvent de la même façon et nous ressert malheureusement des rythmiques identiques peu inspirés sur certains refrains. Si ma première écoute de cet opus a vraiment été pénible (voir chiante), au fil du temps ça s’est amélioré mais il est dur pour moi d’être dithyrambique sur ce LP d’un MC, certes au dessus de la moyenne, mais qui finalement à du mal à m’emmener dans son délire sur tout un projet. Avec ce ‘Cole World : The Sideline Story’ je me rends compte que contrairement à ce que je croyais je ne suis pas vraiment fan de cet artiste, quelques très bon morceaux à retenir en attendant son projet en commun avec Kendrick Lamar.