Le purgatoire des suiveurs...
A l'aube la seconde décennie du vingt-et-unième siècle, l'internationale bruitiste existe, d'ailleurs je la rencontre de plus en plus souvent quand je sors dans les salles obscures de Madrid (ou de Paris) où de jeunes gens chevelus donnent ce qu'on appelle des concerts de rock. Voilà que même des Texans d'Austin se pensent les dignes rejetons de Kevin Shields, loin qu'ils sont pourtant des brumes vénéneuses de l'Angleterre droguée des nineties. Posez la galette jaune aciiiiiide de "Colour Trip" (british english oblige) et vous voilà en plein retour forcené du larsen hébété, du fuzz hautement stupéfiant, des mélodies qui regardent leurs godasses. Déjà vu ? Déjà entendu ? Certes, mais on s'accrochera à deux ou trois brutalités un peu yankees, à un son de guitare qui évoque parfois Robert Smith, à quelques outrances dérangeantes dans le registre des sons qui rendent fou, pour sortir les Ringo Deathstarr du purgatoire des suiveurs. [Critique écrite en 2011]