Ça faisait un moment que je n'avais pas écouté un album d'Usher. Pour être honnête, la période où il commençait à faire copain-copain avec Pitbull et un jeune Justin Bieber était assez peu ragoûtante. Comme il a eu droit à quelques scandales suite à ces succès commerciaux-là, ses albums sont passés inaperçus chez nous. Il tente un grand retour en force après quelques années d'absence avec une prestation évidemment remarquée à la mi-temps du Super Bowl et un nouvel album. Après tout, ça aurait été stupide de faire la mi-temps du Super Bowl et de ne pas sortir d'album à côté.
On sent qu'il fallait à la fois retrouver les fans de la première heure et convaincre la nouvelle génération. Ainsi la charley est omniprésente et aussi synthétique que les infrabasses et les caisses claires qui sonnent bien dans l'air du temps. Si on ajoute à cela des featurings avec des artistes un peu à la mode (Burna Boy, 21 Savage, H.E.R. ou encore Jung Kook), alors on se dit que tous les ingrédients sont réunis pour que ça cartonne. Ça, l'avenir nous le dira.
En revanche, hormis cette stratégie commerciale évidente, c'est pas horrible à écouter même si je ne m'en souviendrai pas dans deux ans. On retrouve les inflexions vocales qui ont fait son succès dans les années 2000 et même si ça n'a pas la même texture, ça a un peu le même goût quand même. Good Good, Ruin ou Luckiest Man passent plutôt bien. La ballade avec H.E.R. en piano-voix est plutôt réussie même si évidemment cela implique d'aimer les vibes RnB qui durent un moment. Ça fait partie du charme du style et ce moment un peu authentique qui fait office de pause dans l'album est le bienvenu. L'allusion sur la pochette était plutôt évidente, c'est un album pour réchauffer un peu l'atmosphère, sans avoir à polluer la planète. Ainsi les titres sont tantôt dansants, tantôt teintés de romantisme et c'est pile ce qu'il faut pour un album de RnB finalement.
Cold Blooded m'a un peu fatigué. Tout est trop poussé dans ce morceau : la distorsion sur la voix de The-Dream, le falsetto d'Usher renforcé par un autotune et les grosses basses, le mélange est un peu épuisant à la longue. A-Town Girl, c'est la réutilisation un peu facile d'un tube qui a fait ses preuves pour faire un morceau qui fait un fond sonore pas désagréable, mais je trouve que ça ne vole pas trop.
Je n'imagine pas vraiment Usher revenir avec un succès aussi important que Yeah ou Love in This Club avec ce disque, mais il faut bien admettre qu'il a trouvé un bon compromis entre ce qui a fait sa réputation et un son plus actuel avec Coming Home, donc ça me parait bon signe pour la suite de sa carrière.