Je dois le dire, New Order a tourné assez fréquemment sur ma platine ces derniers mois, et je ne parle pas que de leurs anciens opus, ceux des années 80, les plus admirés et reconnus. Même le petit dernier, Music Complete, malgré la déception quasi-inévitable qu'il a engendré à la première écoute (dix ans d'attente pour pondre un disque aussi inégal), a fini par trouver une sorte de grâce à mes yeux, grâce qui tient d'ailleurs davantage du plaisir coupable que du véritable coup de coeur. Bref, je ne m'étendrai pas outre mesure sur le sujet, si ce n'est peut-être dans une critique plus approfondie dudit album, qui trône tout de même au milieu de ma maigre collection de vinyles, l'artwork ayant sans doute fait pencher la balance en sa faveur.
Mais alors, pour être tout à fait complet, me direz-vous (sic), peut-être faudrait-il également que je me procure sa version remixée, le bien nommé Complete Music ! Marrant ce titre, mais là, je réponds "niet", faudrait pas se foutre trop de ma tronche non plus les gars. Remixer un morceau est déjà un exercice périlleux qui, assez souvent, tourne à la catastrophe, alors tout un album, je vous laisse imaginer le problème. Et malheureusement, malgré leur grande expérience dans ce domaine, force est de constater que New Order s'est bien planté ici, se vautrant, et c'est d'autant plus surprenant, dans l'un des pièges les plus éculés qui soient lorsque l'on se livre à ce type d'exercice : enchaîner des morceaux longs, très longs, trop longs. C'est bien simple, Complete Music ne comporte que des versions "extended", durant chacune sept à neuf minutes en moyenne... Autant dire une éternité, surtout quand l'ensemble manque cruellement d'audace créative ou que les titres, à la base, n'étaient déjà pas d'une qualité transcendante (People on the high line et Stray dog, pour ne citer qu'eux). Au final, le compteur temps s'affole au moment où résonne enfin la dernière note de Superheated : plus d'une heure vingt d'une galette lourde, souvent fade et indigeste, dont les interprétations revisitées ne dépassent évidemment jamais leurs versions originales, ou pire, les tirent carrément vers le bas. Singularity et Plastic parviennent toutefois à conserver une certaine dignité (est-ce vraiment surprenant ?), tandis que Nothing but a fool, l'une des plus belles surprises de Music Complete, devient ici l'une des pires déceptions tant elle perd de sa substance.
Allez, chapeau les mecs ! Vous étiez censés nous faire danser, on en ressort avec une envie de ronfler... Si ce n'est pas déjà fait !