Confection par Valentin Madafaka
Seulement un an après l'extravagant et prétentieux My God Is Blue, Sébastien Tellier revient tout en simplicité avec son septième album: Confection. Egotrip, abus de substances en tous genres, foutage de gueule ou pied de nez aux médias, la période My God Is Blue est très difficile à comprendre. L'album n'était pas mauvais, loin de là, mais la battages médiatique de la part de Tellier était plus que douteux et à remis en doute son talent. Pour "Confection", Tellier utilise un tout autre processus. Une promo quasi inexistante, une musique moins pompeuse. Sebastien Tellier revient discrètement, pour livrer un album au concept original.
Une Bande Originale
Ne cherchez pas trop la voix du grand barbu sur cet album car on ne l'entend que sur le morceau "L'amour Naissant". Un morceau simple et efficace, porté par le phrasé si particulier de Sebastien Tellier. Mais là n'est pas le nerf de la guerre. Tout les morceaux de cet album sont instrumentaux. L'artiste mélange avec élégance la musique électronique à la musique orchestrée. Et dans le genre, le morceau "Coco" est certainement le meilleur. La guitare classique rajoute à ce morceau un supplément d'âme, toute la sensibilité de l'artiste se ressent dans ce morceau. "Hypnose" fonctionne également très bien avec des sonorités eléctro bien dosées et une émotion maîtrisée. Mais l'artiste partage encore avec les auditeurs son grain de folie et son second degré avec l'étonnant titre baroque électro "Waltz". Mais une fois la surprise passée, l'album devient assez compliqué à apprécier dans son ensemble.
Un petit côté agaçant
Des morceaux repris deux voire trois fois dans l'album, pourquoi pas, mais cela rend l'album assez rébarbatif. On perd petit à petit l'envie d'aller au bout du disque. Rendu à la moitié de l'album on crève d'envie d'arrêter l'écoute. L'album traîne à se finir et cela gâche un peu le travail du musicien. Un album plus court aurait été préférable mais, comment peut on en vouloir à notre chaman national ?
Avec "Confection", terminé les excentricités de Sexuality et My God Is Blue. Sébastien Tellier partage ses émotions bruttes à travers une musique plus sensible. Cet album sort sans prétention, sans publicité, juste pour l'amour de la musique et certainement pour clouer de le bec aux rudes détracteurs de Tellier. L'alliance bleue semble bel et bien enterrée. Tellier retrouve la beauté de la composition. Lui même a avoué avoir détruit la beauté de "La Ritournelle" avec My God Is Blue. Cela semble nécessaire pour lui. L'art est un processus de création et de destruction, et ça, Tellier semble l'avoir compris.