C'est en 2007 que MGMT balance son "Oracular Spectacular" à la face livide du petit monde de l'Indie Rock.
C'est la baffe interplanétaire.
Ce petit groupe d'étudiants aux pupilles dilatées se retrouvent propulsés sur le toit du monde en enchaînant les tubes clinquants et bien rasés sous les bras ( "Kids", "Time to Pretend" ou le Funky "Electric Feel" https://www.youtube.com/watch?v=MmZexg8sxyk) parfumés à la fleur de Ganja et nourris à la gougoutte de LSD.
Un succès inattendu, immédiat, beaucoup trop lourd à porter pour les frêles épaules de ces petit gars du Connecticut. Passer de l'anonymat le plus total à la starification immédiate, du fumage de bang entre amis dans une chambre étudiante à "Big Brother is watching you", en l'espace d'une demie-seconde.
Tout les regards braqués sur les minots, pris en flagrant délit de consommation de stupéfiants et de créativité débridée.
Des lapins dans les phares.
C'est l'overdose !
La crise de paranoïa du fumeur de chichon !
On ne voit qu'eux, on n'entend qu'eux. Même l'UMP Sarkozienne se servira, sans permission (ce qui leur vaudra un procès retentissant), du "Kids" acidifié des mômes pour l'entrée triomphale de leur mini-roi à talonnettes.
Les mômes implosent en vol.
Trop jeunes, trop maigres, trop de pression, trop d'acides ?
Et si ce n'était pas la bonne voie ?
Et si faire danser les pouffiasses de night-club sur des morceaux aussi léchés qu'"Electric feel" ou "Time to Pretend" n'était pas le but de cette formation ?
On arrête tout !
On prend de la distance. On recommence.
2010.
Après les suppliques éplorées des fans pour leur grand retour, après les suppliques orientées des producteurs regardant leurs porte-feuilles la bave aux lèvres et après la fin de la grosse dépression d' Andrew VanWyngarden le leader à la gueule d'ange du groupe. Le nouvel album est prêt :"Congratulations".
Les mômes reviennent bien décidés à foutre en l'air l'image de petits Popeux Bobos faisant danser les demies-vieilles sur des sons Electro qu'elles ne pigent pas.
Ils relèvent le niveau. Ils trient leur public, séparant le bon grain de la scène Indie Rock de l'ivraie des dance-floors Electro/Variétoche.
C'est l'album d'une renaissance.
Les chemins frayés à la machette dans cette Pop Psyché et cet Electro aux douces effluves Funky du premier album se sont élargis et les mômes y voient plus clair sur la direction à prendre.
C'est un monument de la Pop que balance les gamins. L'album d'une maturité surnaturelle.
Les leçons du premier album ont été parfaitement apprises.
MGMT livrent un album compact, homogène, d'une richesse musicale inouïe dégoulinant des quatre coins de cette galette Psychédélique.
Il n'y a aucune concessions dans ce disque, MGMT ne brosse pas dans le sens du poil (Leur maison de disque leur en voudra un bon bout de temps d'ailleurs).
Exit les tubes Electro/Pop, les chansons de "Congratulations" ne s'y prêtent pas : Trop étranges, trop longues (Le monumental "Siberian Breaks" https://www.youtube.com/watch?v=ypFY-lSyq_o), trop imbriquées l'une dans l'autre comme soudées dans un morceau de Pop trop pur, trop beau pour être séparées, éparpillées comme pouvaient être les tubes du premier skeud.
Une volonté farouche de sortir du cadre classique de la chanson Pop, cette chanson à refrain imparable qui fait chanter la midinette.
Théoriser la Pop sans jamais en oublier la base : La mélodie.
Puis donner le lustre parfait, la patine magique avec une production intelligente venant donner à l'album sa cohérence et sa couleur.
Un deuxième album à l'accouchement difficile mais dont le résultat est au delà des espérances. Une vraie résurrection pour cette Pop Psychédélique ensevelie avec le cerveau embrumé de feu Syd Barret.
Un album racé digne des grandes heures, dont le tableau accroché au mur généalogique du mythique "chateau Pop" ne dépareille pas sous les glorieux ancêtres que peuvent être le Sergent Pepper des Beatles ou le "Piper at the gates of dawn" du Floyd.
Une réussite. Congratulations ! https://www.youtube.com/watch?v=cB7IAXrCkO8