Si les albums étaient des friandises de quai de gare, "Corps et Armes" serait une barre de Lion. Pas aussi écœurant qu'un Mars, moins strange qu'un Snickers, plus sophistiqué qu'un Kit-Kat et moins "subtil" qu'un Milky Way.
A première vue, ce disque a tout pour plaire. Coaché par Sarah Sanders, la voix d'Étienne n'a jamais sonné aussi juste et pleine. Dans la foulée du "premier jour du reste de ma vie", les paroles sont profondes et le trentenaire en quête de sens que j'étais y trouvait bien son compte. L'ouverture avec son ensemble de corde enregistré à Londres fait son petit effet, c'est beau, c'est propre.
En fait, comme toujours avec Daho, Corps et Armes colle parfaitement à l'air du temps. Une époque marquée par la rationalité, la maturité. Tout est à sa place comme dans un jardin Zen, il n'y a pas un poil qui dépasse. C'est un disque de développement personnel, le disque de celui qui vient de terminer sa thérapie. Le disque de l'homme guéri. Celui qui a terrassé ses démons et embrassé son enfant interne.
J'ai adoré et beaucoup écouté ce disque, mais à la longue je le trouve too much. Trop sucré, trop analytique, trop cogité. C'est le disque de celui qui est arrivé à destination. Mais dans la nature, les états stables ne sont que transitoires. Alors la maturité, c'est bien mais il ne faudrait pas s'y éterniser.