Coup De Foudre, sorti début 2010, s’inscrit dans la continuité d’Amor Doloroso,
réalisé dans les mêmes conditions autour de Rodolphe Burger et Dominique Mahut.
Les musiques sont ainsi toujours teintées de blues, mais globalement plus
fouillées. Le changement majeur se trouve dans le ton, moins tendre, même
souvent noir. La chanson titre joue sur l’ambivalence du bien et du mal avec ce
« coup de foudre assassin en plein cœur ». Cette dualité se retrouve ensuite
dans la seconde moitié de l’album. Dans "Kyrie Eleison" (littéralement
"Seigneur, prends pitié"), Higelin geint le refrain « j’adore la vie, l’amour,
la mort ». Rocks ennuyeux par ailleurs, "Hôtel Terminus" décrit la misère
d’hôtels qui n’en sont pas, et "Août Put" diverses galères de l’estivant. "Valse
MF" est une valse déglinguée de la tête aux pieds. Enfin, "Bye Bye Bye" est une
petite chanson folk sur la belle équipe de musiciens qui suivent la « voie
d’enfer qui mène au paradis ». Dans le contexte économique, la reprise
d’"Aujourd’hui La Crise" ne fait pas tache, bien que ce ne soit pas une
réussite. Le début du disque est moins pesant, plus richement orchestré avec
l’utilisation de cuivres. "J’Ai Jamais Su", petite danse innocente, parle
néanmoins de bonheur inaccessible. Restent trois chansons plus légères, la super
groovante "Qu’Est-Ce Qui Se Passe À La Caisse ?", autour des inhumains
hypermarchés, "New Orleans" et sa belle histoire du Jazz, et "Égéries, Muses Et
Modèles", ballade soporifique déclinant des couleurs sensuelles. L’opus se clôt
sur l’instrumental "Expo Photos", anodin malgré la présence d’Erik Truffaz. En
définitive, cet album souffre de compositions inégales, malgré une production de
bonne qualité.