En 1993, deux monstres vivants du Hard Rock s'associent le temps d'un album. Prenez l'un des chanteurs les plus charismatiques et l'un des plus talentueux guitaristes de la planète, et vous obtenez COVERDALE - PAGE. Si les années 80 ont été fastes pour le frontman de WHITESNAKE, Jimmy Page est resté plutôt discret depuis la chute du ZEPPELIN. Il faudra en tout cas attendre la sortie de ce disque pour que celui-ci renoue avec le succès commercial.
Au premier abord, c'est surtout cette pochette qui m'intrigue. Un panneau inconnu au bataillon : deux routes qui semblent se rejoindre sur une seule et même voie... L'idée de fusion, sans doute ? En tout cas, même David Coverdale ne sait comment expliquer ce panneau étrange (qui semble voyager un peu partout tel le monolithe noir dans 2001 de Kubrick, vu les photos du livret).
Mais au-delà de ces interrogations passionnantes qui remettraient sûrement en cause le savoir-faire de la Sécurité Routière, j'en viens à ce qui nous intéresse ici : la musique. Eh bien, ce disque est très bon, malgré un creux au milieu. Des titres excellents comme Shake My Tree, Waiting On You, Pride And Joy ou Absolution Blues en côtoient d'autres un cran en-dessous (Over Now et Easy Does It trop longuettes), voire anecdotiques (Feeling Hot et Take A Look At Yourself : du sous-BON JOVI, ouais).
Heureusement, le tout est rehaussé par trois chansons très classieuses : Take Me For A Little While brille de mille feux grâce à ses délicieux arpèges acoustiques, Don't Leave Me This Way est un blues splendide digne des années dorées du Dirigeable, et enfin Whisper A Prayer For The Dying où la voix de Coverdale (très proche de Robert Plant sur ce disque) est au sommet et la guitare de Page fait des ravages.
Coverdale - Page reste quand même un album ambitieux, un peu long par moments mais réussi tout de même. Les musiciens sont au top, et ce disque peut s'avérer une bande-son de choix pour partir cheveux au vent sur l'autoroute, à l'image de sa pochette bien sûr.
(Critique reprise du site NIME)