Pour moi, le véritable album de la renaissance de Beyoncé, c'est Cowboy Carter. Dans cet opus, elle reprend pleinement possession de son art, rappelant la Beyoncé de Lemonade qui chante avec une intensité viscérale, avec ses tripes. Elle incarne ici une artiste accomplie, mûrie par ses expériences et ses luttes, et cela se ressent dans chaque note, chaque parole, chaque silence même.
Cependant, je dois dire que le titre de l'album ne rend pas justice à son contenu. Cowboy Carter manque de cette grandeur qu'incarne véritablement l'album. Ce nom semble presque réducteur, comme s’il cherchait à simplifier une œuvre bien plus complexe. J'aurais préféré un titre plus imposant, tel que REQUIEM, qui d'ailleurs est une partie du premier titre de l'album. Ce choix aurait été à la fois plus subtil et plus impressionnant, un écho direct au caractère monumental de ce projet, un peu comme le fut RENAISSANCE pour son dernier album. Cowboy Carter, au contraire, semble évoquer un vide, une légèreté qui ne reflète en rien l'ampleur de la musique qu'on y découvre.
En termes de contenu, cet album est un exemple pur de la Musique avec un grand M. On y trouve une variation éblouissante d'instruments, de styles, d'émotions, et de vocalises. Chaque morceau nous embarque dans un véritable voyage sonore, une exploration audacieuse et magnifiquement orchestrée. L'expérience que Beyoncé nous offre ici est électrisante, un tourbillon de sensations dont on ressort transformé. C'est une œuvre où la maîtrise technique rencontre une émotion brute, une démonstration éblouissante du génie artistique de Beyoncé.
Si Cowboy Carter ne déçoit en aucun cas sur le plan musical, le titre, lui, aurait mérité plus de profondeur et de résonance. Mais au-delà de cette considération nominale, il s'agit d'une œuvre magistrale, une véritable renaissance artistique pour l'une des plus grandes icônes de notre époque.