Crack the Skye par Vésale
Crack the Skye.
Brisser le ciel. Apres un premier album brulant, un deuxième tumultueux, et un troisième sismique, voila le quatrième volet consacré à l'air. Je dis l'air, mais c'est plus de l'espace, de l'univers dont il s'agit dans ce concept album des Géorgiens. Vous l'aurez compris, après un blood montain brutal et surtout très rythmé, nous allons découvrir un Mastodon aérien, moins direct, avec une belle place pour les arpèges torturés sans pour autant renier son style si reconnaissable.
Commençons déjà par expliquer cette "faute d'orthographe". L'album est dédié a skye , la soeur disparue de Brann Dailor, le prodigieux batteur.
L'histoire que raconte l'album est celle d'un homme qui se perd dans l'espace(oblivion), rencontre les esprits(divination), et pour retourner sur terre son âme est introduite dans le corps de Raspoutine(quintessence), s'en suis de nombreuses péripéties (Czar) avant que leurs deux âmes s'élèvent dans le ciel au travers d'une brèche dans le ciel.
Oblivion est un bon exemple de ce que j'annonçais précédemment. Moins direct, moins agressif, une batterie moins imposante, ce qui s'explique par la présence de Brann Dailor au micro sur certains passages, amenant à trois le nombres de voix sur ce morceau, pour mon plus grand plaisir ( La voix de Brent toujours aussi transcendante...). Au passage Brent se voit offrir la plus belle part du gâteau, un énorme solo très planant histoire de bien " se perdre dans l'oublie".
quelques uns se demanderont où est passé Mastodon?? où est cette agressivité? Il est vrai que l'album sera dur à avaler pour certains anciens. Il faudra surement plusieurs écoutes avant d'apprécier toute la grandeur de l'album.
Cependant Mastodon cri encore, comme il le montre dans Divination, avec un Brent au premier plan, brayant au micro, se donnant a coeur joie dans des riffs au son assez métallique découlant sur un solo très rythmé. Décidément il sait tout faire le bougre..
Quitessence et Czar sont plus alambiqués que les titres précédents. Entremêlant des passages en arpèges torturés et d'autres plus rythmés voir même agressifs dans le premier morceau (let it go!!) Mastodon nous montre ici toute l'étendu de son talent et les nombreuses facettes du groupe, qui est de plus en plus inclassable.The Czar, découpé en Quatre parties pour plus de 10min de musique, n'est qu'une confirmation de Quitessence. Une partie planante au chant clair,Usurper, puis une partie groovy puis percutante,Escape et Martyr, ça part dans tous les sens tout en s'enchainant parfaitement.On ne peut que rester subjugué par le colosse sonore totalement maitrisé qui nous arrive en pleine face, tout en tentant vainement de s'accrocher. Quand le break atmosphérique arrive enfin, on pense en avoir finit avec Czar. Soudain gros riff, la machine repart mais cette fois-ci pour un passage hyper planant, Brent aux commandes, à la fois du chant et du solo épique, Spirale, pour accompagner les âmes de Raspoutine et de l'homme à travers la brèche dans le ciel.
Ghost of Karelia est la pour raconter se voyage spatial, mais sa relative simplicité en fait le morceau le moins intéressant de l'album avec Crack the Skye qui malgré la présence de Scott Kelly (Neurosis ) au chant reste assez plat comparé aux créations précédentes. Mais The Last Baron est la pour Conclure en beauté. Long de 13 minutes, le morceau aurait lui aussi pu être divisé en différentes parties, tant il est complexe. Il serait trop long de détailler ce morceau ici, à vous de l'écouter en espérant que vous serez sensible à cette montagne musicale bourrée de délices acoustiques reprenant toutes les bonnes choses de cet album.
Encore une fois mastodonte innove, apparait sous un nouveau visage, et termine d'une très belle manière ce cycle des éléments, dans lequel chaque album a son identité propre.
Il est donc normal de se demander ce qu'ils vont bien pouvoir nous pondre maintenant, sur quoi vont ils bien pouvoir s'appuyer pour construire leur nouvel album qui n'entachera pas pas une discographie impressionnante par sa qualité. Ils viennent tout juste d'y apporter la réponse, et quelle réponse! Mais ça c'est une autre histoire !