Un peu à l'image de sa première partie, sortie en EP, Crèvecœur n'est pas une franche réussite, ni une énorme plantade.
Adèle Castillon a prit un virage musical à mon goût assez regrettable. Tout le potentiel contenu dans son premier album, désarmant de sincérité, vient se perdre dans de la pop aux accents contemporains et de moins en moins électronique.
Très peu de chansons ont réellement une identité marquée, si bien que je serais bien incapable de retenir chaque titre. Certes, l'album garde une certaine cohérence, mais n'a pas la fibre artistique du premier. En fait, Adèle Castillon semble être devenue mainstream
Le plus triste dans tout ça, c'est que je pense que l'artiste a encore beaucoup à montrer, au regard de la créativité dont elle faisait parfois preuve dans son premier album. D'ailleurs, elle a toujours été capable de prendre les gens à rebours, de surprendre, cela fait depuis sa carrière de Youtubeuse que ça dure. Sauf que maintenant, il semblerait qu'il y ait un repos mérité mais peu pertinent sur ses lauriers.
Autre regret aussi, le fait qu'avec un album aussi lambda, je n'ai ni l'envie d'acheter le vinyle, ni de me déplacer en concert (à confirmer). Cela dit, vu que l'Est de la France n'existe pas pour ceux qui gèrent ses tournées, la question ne se pose pas.
Alors, que retenir de son deuxième album?
Ce n'est pas l'album de la maturité, soyons clair à ce sujet. Sa fibre chanson mélancolique au coin du feu reste cependant intéressante, et même si je déplore l'éloignement des sonorités du premier album, il faut saluer le courage (de faire un truc musicalement moins courageux, certes). La pochette, détournant un célèbre mème, reste peut-être le truc le plus Adèle Castillon de l'album.
Certaines balades sont plutôt sympathiques : crève-coeur, subutex, it might never end,...Je me demande, en duo avec Louanne, se démarque par son alchimie bien dosée et ses montées de synthé vraiment intéressantes. Enfin, je salue le côté Brainroot Internet de lèche-vitrine, au potentiel de remix électro/dance assez fou. Le plus court, mais peut-être aussi le meilleur morceau de l'album. Dans un univers alternatif, elle aurait relancé la tecktonik en France, qui sait.
Bref, elle a une jolie voix, la question n'est pas là. Mais cet album n'est pas très inspiré, et manque cruellement d'identité suffisamment marquante. Dommage. Plaisir, risque, dépendance était-il une fulgurance que l'on ne retrouvera plus? Vais-je devenir nostalgique et dire qu'Adèle c'était mieux avant? Suite au prochain épisode (2026 ou 2027 en théorie?)