Pour moi « Cultosaurus Erectus » est le deuxième meilleur album studio de B.O.C derrière Secret treaties mais le plus créatif et le plus original, le plus innovant, le plus diversifié aussi ; et surtout cet album est sorti après trois albums studio (1976-79) que je trouve moins bons (trop FM surtout) voire décevants (notamment Mirrors) d'où une sorte de résurrection confirmé ensuite par Fire of the unknown origin.
Blue Oyster Cult relève donc la tête et se positionne à nouveau comme l'un des leaders du hard rock de l'époque.
Pris dans sa globalité je trouve les compositions meilleurs sur « Secret Treaties » mais ici l'album est mieux produit et a donc mieux vieilli (c'est mon opinion en tout cas mais il est vrai qu'il a été enregistré six ans plus tard ! )
Cette « modernité » est aussi dùe à la production sans fausse note, superbe de Martin Birch (Black sabbath, Iron Maiden, Rainbow), LE producteur du début des années 80, celui qui transforme un bon album en or ; une production excellente donc.
« Black blade » qui ouvre l'album est excellent, on navigue dans un univers SF, toujours la voix si particulière et menaçante de Bloom, une rythmique de feu, synthé/guitares qui alternent , un classique du groupe avec son break quasi psychédélique ; toutes les caractéristiques et les ingrédients du Blue Oyster Cult sont dans ce morceau.
Suit « Monster » tout simplement « monstrueux » de créativité avec son break jazzy du meilleur goût, un des grands titres (trop méconnu) du groupe.
Sont présentes sur l'album trois ballades à la sauce B.O .C (comme le groupe en fait régulièrement : « Then came the last days of May » et « Astronomy » notamment, cette dernière étant ma petite préférée) donc ne vous attendez pas à des slows !! « Divine wind » est à mon avis la plus réussie des trois avec un beau solo de Donald « Buck Dharma » Roeser, une ballade « heavy » !
« Deadline » est l'autre ballade intéressante, dans un registre plus FM, chanté par Buck Dharma, avec très bon refrain.
J'aime aussi beaucoup « Hungry Boys » (boogie rock rapide enchanteur avec des voix qui semblent venus d'ailleurs, un refrain accrocheur et une guitare qui s'invite par petites touches : une belle réussite) et « Lips in the hills », les deux perles de la seconde partie du disque
Par contre « The Mashall plan » est assez moyenne, faux live, riff et refrain convenus (on retiendra l'hommage à Deep Purple et Smoke on the water) mais un titre parfait pour concert.
Voix, refrains, riffs tout est diablement bien en place, carré, impeccable, B .O.C a toujours été maître en précision, quasi chirurgicale, ce qui m'empêche pas de surprendre l'auditeur (monster, hungry boys) par quelqes passages inattendus.
L'album s'achève par « Unknown tongue » encore un morceau plein d'originalité et le côté FM se mélange à des passages plus novateurs et créatifs.
Du grand Rock, avec un grand R.
« Cultosaurus Erectus » est en quelque sorte le compromis parfait entre le côté sombre, mystérieux et heavy de B.O.C et le côté plus léger, mélodique et entrainant, en tout cas un des albums où l'alchimie fonctionne le mieux.
« Fire of the unkown origin » l'album suivant, également réussi, conservera les mêmes particularités.
Et trois titres époustouflants qui cassent la baraque « Hungry boys » « Black blade » et « Monster ».