Le trio néo-zélandais de death technique / metal avant-gardiste (signé sur un label français !) au talent inversement proportionnel a leur nombre de cheveux revient sur le devant de la scène avec son 7ème méfait. Et celui-ci est à mon sens le plus abouti, le mieux composé.

Souvent comparé à Gorguts, officiant comme leurs compères canadien dans ce death metal alambiqué, brutal, véloce et terriblement technique, le groupe originaire d'Auckland nous livre ici un véritable chef-d'oeuvre du genre.

Alternant entre nappes de son d'une violence inouïe, intégrant à la gratte des trémolo picking et de la dissonance à ne plus quoi savoir en faire, et des passages plus atmosphériques savamment distillés permettant à l'auditeur de souffler, l'ensemble de l'album est un bijou de composition. Le batteur du groupe, Jamie Saint-Merat, nous gratifie ici d'une performance relevant de l'olympisme tant celui-ci enchaîne ses parties d'une créativité et d'une complexité époustouflante avec une précision d'orfèvre.

Quant au chant growlé et , sur certains passages, hurlé de Paul Kelland, celui-ci se montre extrêmement convaincant et nous déverse à la tronche une hargne aucunement dissimulé collant parfaitement avec l'ambiance géneral du disque.

Les compositions sont assez longues puisque l'album dure près d'une heure pour 7 morceaux. Cependant on ne s'ennuie à aucun moment à l'écoute, la faute aux structures complexes et aux changement de rythme permanent nous tenant constamment en haleine et provoquant cette impression de chaos, un chaos organisé.

Je ne taris pas d'éloge à propos de ce disque, et pour cause, il ne contient pas de filler et frôle à mon sens la perfection. Reste évidemment que nous sommes ici en présence d'un sous-genre de niche qui ne parlera vraisemblablement pas au plus grand nombre, et qui, même pour des habitués de musiques extrêmes, pourra sembler difficile à appréhender. Mais j'invite chacun ayant des accointances avec les musiques abrasives à donner ou redonner une chance à ce disque, à prendre un temps pour l'écouter franchement.

L'album metal de l'année a mon sens.

Les titres les plus notables : to flow through ashen hearts - the dawn is hollow - to see death just once

Ps : vu en concert à Montpellier, et le rendu live que j'appréhendais un peu sachant la difficulté de retranscription en direct de ce genre de musique était tout bonnement époustouflant. Le tout ponctué d'une scénogaphie sobre mettant l'accent sur les jeux de lumières renforçant ainsi le mysticisme du groupe. Jamie Saint-Merat est aussi précis et rapide que sur album et n'est définitivement pas fais du même bois que nous, une vraie boucherie.

Marxattak
9
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le 7 déc. 2024

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Marxattak

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