Les vieux égoûts d'une usine désaffectée de gaz neurotoxiques
Ayatollahs du black metal, passez votre chemin ! Spektr a livré son troisième album en l'an de grâce 2013, et ce n'est pas à mettre entre toutes les oreilles. Le duo parisien fait toujours dans le black metal-ambient-indus et froid comme une carcasse tout juste sortie d'un camion frigorifique. Mais "Cypher" est plus difficile à apprivoiser que les précédents disques. Rien de bien nouveau sur les plages ambient. Les nouveautés se situent plutôt du côté de la recherche de textures de guitares (raw et variées), et du jeu de batterie qui allie touché jazzy et frappe sèche implacable. Et comme nombre de formations black metal du XXIe siècle, la basse a toute sa place. Elle est même indispensable.
Si vous ajoutez à cela, le fait que ce disque est instrumental, vous avez tous les éléments pour rebuter les moins aventureux. Tant pis pour eux, ils ne savent pas ce qu'ils ratent.
Un album qui est un VRAI album, c'est-à-dire qui s'écoute de A à Z, d'un bloc. Si vous traversez les vieux égoûts d'une usine désaffectée de gaz neurotoxiques, vous n'allez pas vous arrêter en plein milieu ? Là, c'est pareil.