Rise above, we're gonna rise above !
Damaged et comme beaucoup d'albums Hardcore Punk n'est pas à mettre entre toutes les oreilles. Il faut se le dire, à la première écoute, ça a l'air d'être un album fait à l'arrache par 4 péglans qui n'y connaissaient rien à la musique et qui voulaient juste gueuler pour gueuler en essayant de mettre un temps soit peu de guitare criarde pour faire genre qu'on ne gueule pas pour rien.
Black Flag et Damaged, c'est une histoire de temps. Autant sur la popularité que l'écoute. Popularité car lorsque cet album a débarqué sur une scène Hardcore californienne encore en devenir (à l'époque, c'était un beau bordel pour s'y retrouver), ce dernier a été boudé par la critique, qui, ne nous le cachons pas, n'était pas prête à subir ce matraquage auditif qu'est Damaged. Il a fallu du temps à cet album pour conquérir le coeur des critiques et fédérer un mouvement devenu majeur au début des années 80 (mouvement que la scène de Washington DC avec notamment Bad Brains a permis de mettre en avant et de fédérer un mouvement devenu, par la suite, mondial).
Il faut du temps pour apprécier cet album. Après tout, on a l'impression, à la première écoute, que c'est une boucherie auditive où Henry Rollins semble complètement à côté de ses baskets par rapport à la rythmique de son groupe qui joue derrière et pourtant, le jeu de guitare du Leader de Black Flag (car si Rollins est devenu une figure incontournable de Black Flag, ce dernier n'était pas encore à l'époque le leader charismatique que l'on a pu connaître de lui par la suite) s'associe parfaitement à la puissance et la noirceur des mots d'Henry Rollins.
Un album froid, qui te fracasse la tête comme si ton crâne était devenu sac de frappe pour le groupe californien. Henry Rollins dégaine ses lyrics sur tout ce qui le touche et le fait remuer sur un jeu de guitare puissant, simplifié mais regorgeant de petits solos par-ci par-là qui, en plus d'éviter la critique des keupons : A mort les solos LOL, permet de faire monter l'album dans un nouvel level de violence brute.
Un vrai matraquage dans les couilles autant idéologique que physique. Sauf que là, c'est une douleur agréable.