Le rock a ce quelque chose qui convie autant le calcul mathématique pointu que l'outil le plus simple du monde. Le pouvoir de la création, la liberté, mais aussi les neurones convergent en un tout qui aboutissent parfois à un disque miraculeux. Car il paraît si simple, ce Damn the Torpedoes. Comme une réunion bénie des dieux entre Bowie, Big Star et Springsteen. Ou l'expression la plus noble, la plus respectueuse du rock FM.
Car ce disque s'écoute en bagnole, les fenêtres grandes ouvertes, le majeur bien tendu, lancé à pleine biture sur une route infinie avec les flics qui collent au cul. Mais le moteur est bien trop puissant, bien trop huilé et on finit par distancer tout le monde. Ce disque est effectivement une torpille, du genre très gros calibre. On pouvait douter qu'un disque pareil allait durer, parcequ'il est si simple. Si évident.
Les quatre premiers morceaux sont tellement géniaux, que le reste peut couler tranquille, on s'en fichera. Tom Petty n'est pourtant pas la voix du rock la plus reconnaissable. Elle sait être glam, sexy, franche, quelque part entre Bowie et Roger McGuinn. Les mélodies qui sont concoctées ici sont en tout cas responsables en grande partie du succès majeur des Heartbreakers, artisans d'un rock pur, au souffle qui dure.