Damnation par Nicolas Dritsch
Mikael Åkerfeldt et Steven Wilson sont comme cul et chemise, rapidement ils se sont influencés mutuellement.
Damnation est marqué par de nombreux tics d'arrangements que l'on peut entendre sur les Porcupine Tree du début des 00's. La place prépondérante du Mellotron, les effets sur la voix type "radio", les sons des guitares PRS noyées dans le delay ou la reverb, les chœurs planants...etc.
Cela dit Wilson n'a selon moi jamais atteint l'intensité dramatique qui se dégage sur l'ensemble de l'album, et pour cause il n'a ni la profondeur de voix de Mikael Åkerfeldt ni sa palette musicale.
Il compense ce manque par des arrangements extrêmement aboutis mais justement le point fort de Damnation est d'allier complexité de composition avec simplicité d'arrangements.
Les ambiances sont souvent posées par un minimum de timbres instrumentaux, très peu de variations de dynamique comme ce à quoi on était habitué avec les premiers Opeth, ici pas de changements abrupts de sons de guitare, tout au plus un passage de son clair à un léger overdrive pour les solos qui sont du reste très travaillés, rien de virtuose, mais souvent des mélodies modales qui participent à conserver l'ambiance sombre et introspective chère à Mikael Åkerfeldt
Le plaisir d'écoute reste pour moi un peu aléatoire, il semblerait que les soirs de Décembre conviennent mieux vu que je l'ai noté presque 1* de plus que l'été dernier.
La frontière entre l'art mélancolique et l'ennui est ténue, il ne tient parfois qu'à une saison.