Dark Space III
7.8
Dark Space III

Album de Darkspace (2008)

Darkspace, c'est un Indus Ambient Black à la facture sonore d'une intensité rare. C'est avant tout une expérience sensorielle et pour le comprendre, d'avantage qu'en expérience CD, il vous faudra voir le groupe sur scène. Dans les deux cas, c'est un voyage.


J'ai découvert la bête au Hellfest 2012. Mes esgourdes ont entendues énormément de sons ce weekend là (3 jours pour un ratio de 15h/jour non-stop) et si il y a bien une prestation que je n'oublierais pas, c'est celle de Darkspace.


Sur le papier, il est écrit Black Metal. Le weekend ayant était légé en la matière, j'ai décidé d'y prêter ma paire d'oreilles, histoire de les rafraîchir. Trois corpse paints entrent en scène et attendent la fin de leur sample d'intro. Ma position sous le chapiteau n'est pas optimale, je suis loin de la scène et ne vois les artistes que de temps en temps lorsqu'un interstice entre les nuques du publique daigne se créer.


Le sample n'a pas le temps de se finir, ils posent le son.
Je ne comprend rien. Les guitares sont trop saturées pour en discerner une mélodie. Je tend l'oreille mais n'arrive pas à percevoir le riff, seulement le grésillement électrique qui me perce les tympans. Le chanteur est encore moins audible, je ne perçois ses mots qu'en syllabes indistinctes, pourtant j'ai l'habitude des growls.
Mon corps vibre.
La batterie électrique possède mes organes, mes entrailles s'entre-choquent, les dépressions créées par la double pédale me décollent les poumons du dos, je suffoque. Mon besoins d’intelligibilité capitule dans une symbiose d’extrême. Et le sample change de tonalité. Le rythme ralentie, je respire et commence à comprendre. Cette fois j'entends la mélodie, quelques secondes. Puis le sample disparait, les guitares crachent une nappe sonore qui se teinte à intervalles réguliers. Ma cage thoracique grondante transmet à tout mon squelette l'âme de cette double folle et alors que mes oreilles sont foudroyé par les guitares d'acier, mon cerveau se déchire : un scream over-aiguë vient de glacer 500 tatoués.

En transe, tous savourent ce blastbit synthétique qui accélère de quatre mesures en quatre mesure, 600, 800. 1000. Le chanteur hurle à nouveau. 2000 bpm. Un crachin arythmique glacial, la violence n'a plus de nom. J'ai envie de m'agenouiller.


Black Extratone. Oui.

LeCyph
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Créée

le 24 oct. 2012

Modifiée

le 26 oct. 2012

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