Of Orcs and Men déboule avec une thématique originale et ô comment douce aux oreilles de ceux qui aiment incarner les mastodontes verts souvent réduis à un état de stupidité aiguë dans la plupart des productions fantastiques.
Marre de jouer ces tantouzes d’elfes, ces glabres humains chétifs, ces magiciens trololo qui tuent tout le monde en pétant dans leur capuche ? Envie de Brutalité digne et franche ! Ciel oui ! Force et honneur, testostérone, peaux vertes, Orcs, descendants de Hulk, vous êtes à la bonne adresse.
Of Orcs and Men nous propose d'incarner tantôt Arkaïl, un bourrin dans les règles de l'art, un des 4 derniers survivants de sa tribu et complotant pour la mise à mort d'un empereur humain un poil trop envahissant, tantôt Styx, profil du sneaky DPS, seul gobelin doté de parole, fin d'esprit et intrépide démerdard.
Après quelques cinématiques-temps réel un peu bancales pour nous présenter le contexte du bordel à queue, les tout premiers défauts du jeu nous sautent immédiatement à la gorge : clipping, animations saccadées, idles redondantes, évidence des scripts, position de la caméra douteuse et non-ajustable, effet bulldozer à la Gears Of War 1 dans les déplacements, décors simplistes presque cubiques, même touffe d'herbe répéter à l'infini pour faire des prairies, structures des niveaux en couloir... Bon, indulgence, on joue un Orc, un vrai, c'est pas tout les jours.
"Putain", "ta gueule", "fils de pute"
Non, nous ne jouons pas à GTA. Les dialogues de Of Orcs and Men, non seulement très bien doublés ( une voie de black bien grave pour Arkail, c'est juste magique ) ne font pas dans le bisounours acheté par Disney. La mise à mort de la censure verbale est ici accueillie bien volontiers sans pour autan nuire à la qualité des dialogues. La profondeur qu'ils donnent aux personnages est le point d'excellence du jeu.
La première prise en main du soft en fera vomir plus d'un et pop les "wtf !?" sur les forums car dans Of Orcs and Men, on se bat à la SWKOTOR et cela contredis pas mal notre instinct berzerk qui aurait souhaité un bon gros Beat'M All des familles. Rassurons-nous : s'habituer à ce mode de combat, c'est rapidement en devenir accro. Il permet d'agrémenter les affrontements de stratégies pas dégueux et ce révèle indispensable pour gérer la coopération des deux charismatiques protagonistes. Coopération pouvant volée en éclat à tout moment si Arkail, échangeant trop de coups, s'enrage, devient incontrôlable et décide de massacrer Styx !
La barrière des 1h de jeu tombe et on passe enfin un bon moment. De fil en aiguille, l'histoire nous emporte, sollicitant d'avantage notre curiosité que notre intarissable soif de stuff. En effet, vous ne trouverez guère plus d'une trentaine de pièces de stuff dans Of Orcs and Men. On comprend que la stratégie prime sur le extra-stats, et qu'il faudra les répartir intelligemment pour qu'elles s'adaptent à votre tactique générale de combat.
Les décors sont le point faible du jeu, linéaires, pauvres graphiquement, ils desservent l’œuvre. L'Île des Complaintes est l'exception à la règle, sans pour autant valoir les forêts de Witcher 2.
Enfin, les musiques offrent des ambiances particulièrement originales, synchronisant des envolées à la BO de Firefly avec des scènes de grande intensité émotionnelle, des rythmes tribaux avec de simples phases de déplacement, les associations de musiques douces et lyriques avec des séquences de pugilat sont autant surprenantes que galvanisantes.
Of Orcs And Men est une petite production, faite par des mecs qui aimaient ce qu'ils allaient en faire. Il est épique, brutal, méthodique, majestueux et surtout artistique. si des lourdeurs dans les animations, les graphismes et le gameplay sont à déplorer, l'émotionnel rendu par la qualité de l'écriture et des ambiances classe le produit dans le rayons des œuvres vidéo-ludiques. J'ai aimé le voyage et je trépigne pour un éventuel Tome 2 meilleur encore.
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