The Young Gods, le retour

Au bout de presque neuf années d'absence discographique, The Young Gods nous revient avec un album neuf et voit le retour de Cesare Pizzi, ancien membre du groupe à son début dans les années 80, pour pallier au départ d'Alain Monod derrière les samples. Le groupe suisse est donc redevenu un trio en plus du départ de l'excellent renfort que fut le guitariste Vincent Hänni.

Data Mirage Tangram ne risque pas de satisfaire encore les adeptes des sons brutaux et froids des premiers disques, car celui-ci continue dans la lancée des sons organiques et plus atmosphériques.

"Entre En Matière" est une entrée susurrée offrant à l'écoute une plongée dans une soupe de vie méditative. On y entend des petits sons comme s'il s'agissait de créatures microscopiques ou bien encore ce que pourraient entendre des océanographes en sondant sous la surface de l'eau avec un micro. La musique sort intrigante sous le chant chuchotant de Franz Treichler ; elle est légèrement inquiétante rappelant une certaine ambiance de Heaven Deconstruction. Autre phase méditative, le quatrième titre en liste, "Moon Above", se montre plus en roue libre avec une rythmique destructurée, faisant penser à des gouttes de pluie tombant des branches des arbres après une averse tandis que la Lune monte de l'horizon.

Mais tout n'est pas que calme et l'album contient des levées de feu, brusques avec "Tear Up The Red Sky" où Cesare Pizzi ponctue les refrains en envoyant des lucioles soniques et à crescendo sur le long trip tribal de onze minutes qu'est "All My Skin Standing", menaçant mais tout en n'effaçant pas l'ouverture au cosmos qui nous entoure. Ces deux titres semblent promettre de grands moments forts en concert, cela donne hâte.

"Figure Sans Nom" demeure toujours plaisant dans son allure de chanson au blues spatiale.

Le meilleur disque du groupe suisse depuis longtemps.