The Weeknd prend le pari de nous surprendre en ce début d'année 2022 avec un nouvel album qui signe une nouvelle fois sa volonté de créer une expérience auditive globale à travers un storytelling marqué et réfléchi dès le début.
Le fil rouge d'une station radio permet de lier les chansons entre-elles le tout présenté par le surprenant Jim Carrey que l'on n'attendait pas ici et qui nous met à l'aise dès le début, il nous annonce la couleur en nous prenant la main en nous guidant à travers l'album tel un enfant qui a besoin d'être rassuré pendant ces périodes troubles.
Un retour aux années 80 oui, mais qui vous remet en avant cette nostalgie et résurgence actuelle de ces rythmes avec des sonorités new wave, synth-pop, nu-disco, house, un peu funk... que l'on a déjà pu retrouver chez Dua Lipa avec son Future Nostalgia ou lui-même sur son précédent After Hours. Des nappes, des beats de Moog... tout ça mis à jour version 2021 avec l'aide de ses collaborations. Peut-être manque-t-il une pointe de "vraie" instrumentation qui donnerait une profondeur supplémentaire à certains morceaux.
On sent qu'il a pris notes de ses précédentes collaborations notamment avec des inspirations Daft Punk. À la production, Max Martin est toujours présent comme dans tous les bons coups des dernières années. Et les Swedish House Mafia pour créer des tubes de boites de nuit.
La présence de Quincy Jones nous rappellent Michael Jackson avec son monologue hommage tel que l'a pu faire également Daft Punk avec Giorgio. Cela se poursuit notamment sur le titre suivant où The Weeknd prend le partie de faire du Michael Jackson jusqu'à sa façon de chanter et permet de découvrir qu'il s'agit d'une reprise de Midnight Pretenders de Tomoko Aran. Cet esprit MJ se retrouve présent dans la seconde partie de l'album.
Le précédent album serait plutôt dans la rage d'exprimer ses sentiments à travers ses divagations nocturnes. Ici, il nous en fait part de façon plus posée à travers une certaine "maturité" que l'on retrouve dans la mise en scène de sa pochette d'album où il est grimé. Il souhaite nous donner confiance en nous et appelle à l'optimisme, toujours relevée par la voix de la radio.
Les tubes qui marcheront à la radio (la réelle) ou en soirée resortent dès la première écoute et les featuring (Tyler the Creator, Lil Wayne) permettent rapidement de se faire un avis du potentiel commercial.
Cet album me fait penser à une radio du jeu vidéo GTA Vice City qui nous ramène quasiment 20 ans en arrière avec ce côté rassurant et protecteur. Peut-être pas son meilleur album mais il permet néanmoins de passer un très bon moment de 52 minutes.