Day for Night
6.9
Day for Night

Album de Spock’s Beard (1999)

De jour comme de nuit, la bande à Neal Morse s'engouffre ici dans un univers nettement plus commercial : objectif pop ? Depuis le dernier album, Neal s'est offert un premier voyage en solo. Tranquille. Sur sa lancé, nous retrouvons le profil typique du "son" Spock's Beard : introductions aux claviers, cassures en guitare acoustique, feuilletés vocaux...

Le titre éponyme épouse ces contours avec gourmandise. Puissant. Zebré d'une rupture de ton dont le thème sera vaguement repris dans un testamentaire "Sing it High" du père Morse à venir, en mode transfiguré. L'influence Gentle Giant court toujours. Exemple : "Gibberish" - succès en concert et déviation joyeusement foutraque de "Thoughts" avec final dézingué de circonstance.

Peu à peu, le courant pop rock prend le dessus. Cela n'empêche pas les réussites. En témoignent le pigmenté "Skin" ou "Can't Get It Wrong" que les accents McCartney transforment en ballade imparable. La référence de l'album. Morse donne également dans le slow romantique ("The Distance to the Sun", une merveille) et ne peut s'empêcher de piocher dans le jazz-fusionnel à travers les presque dix minutes de "Crack The Big Sky". Harmonies et moulinages très efficaces avec un solo de saxophone - nouveauté - en prime !

Tout ceci précède la grande interrogation de l'année. Conclusion du raccourcissement global des compositions, la suite "habituelle" est cette fois découpée en six tronçons. Enchaînements inclus. Pourquoi une telle découpe ? Réponse évasive. Nous ne les y reprendrons plus. Toujours est-il que les tableaux forcent sur la dosette. Moins cohérente que "The Water" ou le futur chef d'oeuvre "The Great Nothing" : démarrage en trombe avec groove associé - blague à Toto/Lukather ( "Mummy comes back") ou plage dorée d'une extrème sensibilité ("Lay it Down"). La seconde partie de "The Healing Color of Sound" : flamboyante. La répétition-conclusion "My Shoes" inutile.

Les bonus n'y changeront rien ("Hurt" en rock heavy bien gras sur les côtés). Le fourre-tout inspiré "Day For Night" marque le pas. Digestion de cinq années versatiles, il résume à lui seul les extravagances de son auteur. La rigueur également. Une mise au point à redécouvrir avant le chef d'œuvre en gestation.
AmarokMag
7
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le 18 janv. 2012

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