1980/ Je ne chante pas pour passer le temps...
Pour ce dernier album accompagné de l'influence du groupe Machin, Thiéfaine nous offre une surprise de taille.
Je n'irais pas jusqu'à dire que c'est une mauvaise surprise, mais véritablement, au vu de la trajectoire que semblait prendre le parcours artistique d'HFT, on peut dire que cet album ne se hisse pas à la hauteur des 2 précédents.
D'abord sur l'aspect visuel, nous découvrons sur la pochette un Thiéfaine sous un aspect clownesque qui ne nous lui connaissions pas. Et même les chansons, certes toujours aussi décalées et aux textes toujours aussi aboutis, ont un aspect guignolesque assez déroutant, voir décevant.
Dans Autorisation de délirer l'auteur nous plongeait dans un univers souvent angoissant, sombre et rempli de spleen, il est étrange de le voir retourner vers les élucubrations de son premier album. Tournant ainsi le dos à Ferré ou au Floyd.
Alors je ne parlerais pas de faux pas ni d'erreur de parcours (une erreur sur un parcours de 3 albums, ça ferait vraiment tache) mais plus d'une impression que l'auteur a voulu se débarrasser de quelques titres qu'il avait gardé au fond de ses tiroirs avant de passer définitivement à autre chose (ce qui sera spectaculairement le cas).
Peut-être contraint par des amitiés ou des connaissances qui lui donnent un accent qui n'est pas réellement le sien Thiéfaine se laisse emporter dans un univers unique dans sa discographie.
D'ailleurs, le chanteur ne reprends quasiment jamais aucune chanson de cet album en live. Même si nous y trouvons quelques perles comme l'amour mou, l'agence des amants de Mme Muller ou groupie 89 turbo 6.
Personnellement, je pense que cette route n'était pas la sienne.