J'étais largement passé à côté de "De Stijl", que j'avais découvert en même temps que le beaucoup plus "punky" et teigneux "White Blood Cells", et son mélange de pureté de style (bien illustré par le titre référentiel de l'album, rappelant une école stylistique hollandaise aussi obsédée par la simplicité et la pureté de la forme que Jack White) et d'innocence radieuse ne m'avait pas paru aussi saisissante qu'elle aurait dû. Aujourd'hui que les White Stripes ne sont plus, et que leur magnifique carrière les a entraînés le long de chemins psychédéliques ou hard plus aventureux, il est temps de revenir aux origines : on trouve beaucoup d'affirmations sur le Net comme quoi "De Stijl" serait le MEILLEUR White Stripes ! S'y replonger grâce à une splendide - et ô combien pertinente - version vinyle permet en effet - en prenant son temps, ce qui est essentiel ici - de comprendre combien, à partir de ce "heavy blues" fondateur pour Jack White, et grâce à une approche minimaliste, il s'agit ici de retrouver la sincérité, la grâce, l'essence de la musique originale, sans pour autant, et c'est heureux, adopter une démarche autoritaire de "puriste". Car "De Stijl" contient aussi pas mal de pop réminiscente des débuts des Beatles, par exemple, mais aussi de rockabilly ludique... le tout joué avec ce mélange de technique affirmée et de passion juvénile qui fit de The White Stripes un groupe unique, et probablement irremplaçable. Heureusement, il nous restera toujours "De Stijl", l'un des plus beaux albums de la longue histoire du Rock.