Lâcheté et mensonges
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J'aurais dû me méfier en voyant une photo du groupe sur la pochette de "Dead in the Boot" : il ne pouvait pas s'agir d'un "vrai" album de ce groupe qui m'enchante à chaque coup depuis une paire d'années ! Et de fait, après une première écoute consternée, la lecture des notes de pochette révèle que nous n'avons affaire qu'à une compilation de "faces B", d'inédits rejetés lors de la finalisation des track lists des albums, etc. Donc le genre de disque réservé aux fans les plus extrémistes, aux collectionneurs obsédés... et à eux seuls. Car "Dead in the Boot", même après maintes écoutes répétées, se révèle d'une insignifiance redoutable, et provoque plus l'ennui et la torpeur que les sentiments habituels qui nous saisissent en écoutant un "vrai" album de Elbow (admiration, émotion, excitation...) : on sauvera au mieux quatre "presque" chansons parmi cette interminable collection de morceaux atmosphériques, la plupart sans mélodie ni même sans véritable signification. On comprend la démarche - essayer de sauver ces embryons d'idées et de chansons mortes-nées d'un oubli irréparable ; se persuader qu'on n'a pas oeuvré pour rien à les amener à la lumière -, mais il est impossible d'y adhérer tant la sélection darwinienne qui les avait condamnés était pertinente. "Dead in the Boot" n'ajoute rien à la grandeur de Elbow, il prouve au contraire que les plus grands artistes se doivent d'être lucides et intransigeants par rapport à leurs oeuvres. [Critique écrite en 2012]
Créée
le 24 févr. 2013
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