Alors qu’il n’est pas sorti en Angleterre (certains morceaux sont sortis sous forme de singles tandis que d'autres sont sur des éditions d'albums britannique comme "Out of our Heads"), le cinquième album américain des Rolling Stones « December’s Children (And Everybody’s) » s’avère être une excellente réussite et l’un des albums les plus probant de la troupe à Jagger durant l’ère Brian Jones.
Il s’ouvre de manière aussi efficace que géniale avec la reprise « She Said Yeah », un rock furieux qui bénéficie de l’énergie de Jagger, de chœurs efficace et d’une redoutable guitare. Un éclaire de moins de deux minutes et première reprise sur les six de l’album, qui lance idéalement « December’s Children ». Les Stones brassent plusieurs styles allant du pur rock à la ballade en passant par le blues, ce qu’ils montrent dès le morceau suivant « Talkin’ About You ». Alors que la version de Chuck Berry n’est qu’un bon mais banal rock, ils en font une version beaucoup moins rapide, presque bluesy avec une basse omniprésente et un Jagger, encore une fois énervé qui répond aux chœurs. Il se calme un peu avec les deux morceaux suivants, encore des reprises avec une balade plutôt anecdotique « You Better Move on » et un excellent blues « Look What You’ve Done » où Brian Jones touche merveilleusement à l’harmonica. Les deux autres reprises sont deux prises live, l’excellent « Route 66 » (déjà présent sur le premier album en version studio) et « I’m Movin’ On », deux titres qui malheureusement bénéficie d’une mauvaise qualité d’enregistrement.
Du côté des compositions originales, les Stones viennent de montrer avec des titres comme « The Last Time » et surtout « Satisfaction » qu’ils sont capable de créer de grandes chansons. Ils le prouvent une fois de plus ici avec des titres connus comme le génial rock « Get Off of my Cloud » où Jagger est dérangé dans ses rêves ou la superbe balade « As Tears Go By ». C’est Oldham qui enferma Jagger et Richards dans une cuisine les poussant à composer eux-mêmes des vraies chansons, ce qui poussa le duo à écrire "As Tears Go By" mais Oldham préféra l’offrir dans un premier temps à Marianne Faithfull qui l’enregistre à 17 ans. Les autres compositions sont moins connus mais se révèlent parfois de vrais bonnes surprises voire des petites perles comme « I’m Free » ou la balade « The Singer not the Song ».
Emmené par cette superbe pochette, c’est un grand album que la troupe à Brian Jones nous livre là, un petit condensé de toutes les influences des Stones, du blues au rock à travers des reprises souvent sublimés et d’excellentes compositions originales. Un album qui, en quelques sortes , clôt la première partie de la carrière du groupe, le suivant "Aftermath" marquera un changement que ce soit dans la considérable diminution des reprises ("Aftermath" n'en contient même aucune) ou dans l'influence grandissante de Brian Jones qui apportera de nouvelles sonorités au Rolling Stones.
Ma sélection :
She Said Yeah : http://www.youtube.com/watch?v=ACSoAJD7aJ4
Talkin About you : http://www.youtube.com/watch?v=CLUZw5lMF4A
Look What you’ve Done : http://www.youtube.com/watch?v=KKnbYmJckyI
Get off of My Cloud : http://www.youtube.com/watch?v=YlhPRuAve8k
I’m Free : http://www.youtube.com/watch?v=XnoakMBR5g8
As Tears go by : http://www.youtube.com/watch?v=VLm_vVUhH5s