Avant devenir la machine de guerre qu'elle est devenue, la bande des frères Gallagher a du prouver de quoi elle était capable.
Et l'Angleterre du milieu des années 90's sut entendre le message. Par la foi de ce premier album, l'un des plus parfaits premiers albums de toute l'histoire du rock, Oasis mettait tout le monde d'accord, indie, rock mainstream, pop,...
Jouant plus fort, avec plus de classe, plus de morgue et d'arrogance, plus d'ambition, plus de mélodies, plus de chansons et plus de scandales, Oasis était un vrai fantasme rock'n'roll comme on en avait plus eu depuis bien longtemps. Si par la suite le groupe alternera entre des choses grotesques et d'étonnantes fulgurances, le gang de Manchester était en tout cas impérial sur ce Definitely Maybe.
Des chansons les plus profondes, pleines de sens et admirablement construites - comme Live Forever, son solo existentiel et sa fin qui tourne au tragique ou Slide Away, l'une des plus belles et des plus épiques chansons d'amour de l'histoire - on passe en un clin d'oeil aux moments rock'n'roll les plus jouissifs.
La crâneuse Cigarettes & Alcohol résume par exemple à elle seule l'amour inhérent de la working class et des hooligans du genre des deux frères pour la drogue et l'alcool, seules échapatoires pour une génération désenchantée, sacrifiée par une décennie de Tatcherisme : "You could wait for a lifetime to spend you days in the sunshine. You might as well do the white line. (...) It is worth the aggravation to find yourself a job when ther's nothing worth working for."
Ce disque est l'occasion aussi de découvrir l'une des plus grandes rockstar moderne, Liam Gallagher et sa voix alors parfaite, et l'un des songwriters les plus talentueux de sa génération, en la personne de son frère, Noel, qui achèvera tout le monde par une ballade acoustique parfaite, Married With Children.
Bref, un très grand disque rock.