Une dépêche vient de tomber : ils ne sont plus à la mode, et tant mieux !

Sans avoir jamais été un fan absolu, je suis d'une génération qui n'a pas pu passer à côté de Dave Gahan et du méchu Martin L. Gore. Même si dans ma chambre d'adolescent torturé je me shootais plus volontiers à la cold-wave des Sisters Of Mercy ou de Joy Division, il n'était pas rare que le week-end venu je trémoussasse mon fessier sur un "Master and servant" ou autre "Shake the disease".

Étant fidèle de nature, j'ai donc suivi le groupe tout au long de son parcours quitte à connaitre de grosses grosses déceptions. Et celles-ci n'ont pas manqué, en particulier sur les trois derniers albums surproduits et sans âme. Inutile de dire que j'ai vu arriver ce "Delta machine" avec grande méfiance, méfiance renforcée par un faiblard "Soothe my soul", second morceau, après le joli "Heaven" (http://youtu.be/Fy7FzXLin7o), choisi par le groupe (ou le label) pour annoncer ce "Delta machine".

J'ai donc fait ce que je ne fais jamais d'habitude (je suis un fieffé réactionnaire totalement allergique au MP3), profiter de l'écoute en avant-première (proposée par la pomme) avant de me décider à acheter ou non cet album.

Après deux écoutes, les jeux sont faits : je serai à la porte de mon disquaire préféré le 25 dès potron-minet et repartirai le sourire aux lèvres, un joli double-vinyle sous le bras (17 titres comme l'édition deluxe du CD, soit 4 titres, dont 3 assez formidables, supplémentaires par rapport à l'édition classique). Ce treizième album signe une nouvelle résurrection des anglais. C'est dépouillé et enfin débarrassé ce cette grandiloquence insupportable qui caractérisait le groupe depuis un certain temps.

Un peu comme si ils faisaient à nouveau confiance à la qualité brute de leurs compositions...

"Soothe my soul" est presque une anti-thèse de l'album et certains morceaux comme le bouleversant "Should be higher", un "Angel" plein d'aspérités ou encore le délicieusement rétro "Soft touch / Raw nerve" rappellent même les meilleures heures du groupe, représentées selon moi par le magnifique "Violator".

Il aura donc fallu 23 ans de patience pour retrouver Depeche Mode en pleine forme mais franchement ça valait le coup d'attendre.

Quelle grande et belle surprise !

A noter que le groupe sera en live et en interview ce mardi au Grand Journal,