Ayant connu le succès en 2012 grâce à leur quatrième album Bloom, Beach House revient sur le devant de la scène avec Depression Cherry. Le duo américain, formé en 2004, a pourtant eu beaucoup de mal a trouver l’inspiration pour ce nouvel album. Créativité bridée par une longue tournée et remise en question artistique, le groupe avait besoin de souffler un coup pour se remettre en selle. C’est donc avec la tête froide et l’esprit léger que Victoria Legrand et Alex Scally rentrent en studio pour accoucher de Depression Cherry, un album aussi doux qu’astral.
Bonne nuit les petits.
Beach House continue d’opérer dans un style Dream Pop atmosphérique aux mélodies attendrissantes. Ce n’est donc pas avec cet album que la comparaison avec Slowdive va s’arrêter… Depression Cherry est un album crépusculaire où la rosée semble se poser sur chaque morceau avec grâce et innocence. Les voix s’harmonisent divinement bien et les instrumentations sont timidement simples. Cet album est semblable à une conversation entre deux adolescents amoureux et hésitants, les joues rougissantes au moment de dévoiler leurs sentiments. Pudique et pourtant libératrice, la sobriété de ce disque a le pouvoir de nous envoyer valser à travers l’immensité de l’univers, nous permettant ainsi de contempler nos angoisses afin de mieux les dominer.
L’ado au fond de la classe…
Beach House c’est un peu l’adolescent au fond de la classe, prêt du radiateur, la tête tournée vers la fenêtre, s’enfermant dans ses rêveries. C’est ce petit gars qui a du mal à se faire des potes, c’est le petit gars qui n’aime pas trop le sport et l’école en général. C’est le petit gars qui se demande ce qu’il fait là. C’est le petit gars qui est amoureux d’une fille inaccessible. « Spark » et « Leviation » lui donneront peut-être le courage d’aborder cette fille, « Space Song » le fera sans doute voyager au fin fond du cosmos et « Beyond Love » le consolera quand l’élue de son cœur l’aura laissé tomber. À noter que ce petit gars pourrait très bien être une petite meuf tout aussi pommée que lui.
Depression Cherry est une belle histoire, racontée avec tendresse et délicatesse. Beach House est un peu le cousin mollasson des Raveonettes. L’album manque clairement de rythme et cette lenteur, aussi élégante soit-elle, peut devenir pesante. Une brume opaque se dégage alors de Depression Cherry rendant son écoute intégrale difficile. Encore un album que l’on écoute le soir, avant de s’endormir.
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