oui a tout !
Je dis oui à cet album, de belles mélodies, de belles interprétations, une belles voix, une production fine. Cet album est doux et mélancolique, acoiustique,.des chansons qui sortent du lot comme...
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le 18 avr. 2020
Le pire compliment qu'on puisse faire à Aldous Harding, jeune néo-zélandaise qui en est déjà avec "Designer" à son troisième album, c'est de dire d'elle qu'elle fait partie des voix les plus passionnantes du moment du folk (ou de "la folk" comme on dit de nos jours) : ce serait là réduire sa musique tellement singulière à une nouvelle pièce du défilé monotone de jeunes femmes armées de guitares acoustiques. On fait également parfois un parallèle entre Aldous et Weyes Blood, la belle Américaine au folk psyché qui ravit tous les cœurs en ce moment, et si l'ambition des deux artistes à dépasser les standards musicaux habituels les réunit logiquement, c'est faire un affront à la sublime intelligence de ce "Designer" que de le mettre au même niveau que l'indigeste - mais populaire c'est vrai - "Titanic Rising" : ici, on a un brillant producteur aux manettes de l'album, notre très cher John Parish, qui réalise des merveilles d'équilibre en construisant une atmosphère à la fois magnifiquement dramatique et subtilement diaphane ; ici on a des grandes, grandes chansons, qui distillent une abondance d'images intrigantes portées par une voix littéralement insaisissable, que l'on peut qualifier si l'on veut de caméléonesque.
Il est indéniable que la complexité des textes - incompréhensibles au niveau de la pure logique rationnelle, mais remplis d'images paradoxales qui excitent l'imagination -, la versatilité musicale, qui se traduit par l'apparition d'instruments inattendus qui font passer au second plan cette fameuse - et redoutée - guitare acoustique, et la nécessité d'écouter "Designer" avec un niveau d'attention que ne requiert plus 99% de la production musicale moderne, ne vont probablement pas ouvrir la voie royale du triomphe populaire à Aldous Harding.
Néanmoins, la pure munificence stylistique d'un titre comme "The Barrel", le refrain accrocheur d'un "Zoo Eyes", ou encore la complexité ludique d'un "Weight of the Planets" devraient pouvoir accrocher les oreilles curieuses, et leur donner envie de se plonger dans des chansons qui, oscillant en permanence entre indécision et conviction, traduisent parfaitement les tourments d'une jeune femme contemporaine.
Il se pourrait donc que cet album profondément décalé par rapport à ce qu'on entend de nos jours se place finalement parmi les moins éphémères de 2019. Et que Aldous Harding soit bien là pour durer.
[Critique écrite en 2019]
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Créée
le 12 juil. 2019
Critique lue 418 fois
6 j'aime
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