Un nouveau coup de poing au vieux monde

Parfois, lorsqu’on a du mal à définir un genre, que cela soit dans le cinéma ou en musique, c’est bon signe. C’est le cas pour Aloïse Sauvage. Après un EP réussi l’année dernière, la jeune rappeuse et actrice sort son premier album. Comme un nouveau coup de poing à l’ancien monde sur fond très autobiographique.


Aux premières écoutes, Dévorantes n’existe quasiment que par ses textes. On tend l’oreille pour adhérer à ce que nous dit son interprète. Aloïse Sauvage se livre énormément, la plupart des titres sont rédigés à la première personne. Sûrement pour accorder plus d’importance et de violence à des thèmes comme l’homophobie (Omowi), le deuil (Papa) ou le doute amoureux (Toute la vie).


Cependant, cette animosité se raconte à travers une musique empruntant à la pop ou à la trap. Les textes coexistent avec des rythmes entraînant, ne laissant pas présager une détresse chez Aloïse Sauvage mais plutôt un convaincant espoir. Le dernier titre, éponyme de l’album, laisse davantage de place à la sensibilité et à toute l’émotion que contient la voix de la rappeuse. Elle s’affranchit des codes du rap pour en créer un nouveau comme ont pu le faire Lomepal ou Eddy de Pretto (signé sur le label Initial également) avant elle. Finalement, Dévorantes est un album marqué par l’omniprésence d’Aloïse Sauvage : textes, rap, chant, refrains, back vocals, elle fait tout.


Ce premier album est prometteur avant d’être un très bon album. Sa valeur thérapeutique l’empêche sûrement de contenir davantage d’hymnes à toute une génération comme peut l’être Omowi. La colère d’Aloïse Sauvage, bien qu’ensoleillée par ses mélodies, doit lui permettre de prendre une place dans le champ de la sincérité crachée à la gueule du vieux monde, aux côtés de Céline Sciamma, Giulia Foïs ou Adèle Haenel avec qui elle partageait l’affiche de 120 battements par minute.

ViragoSNathan
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le 7 mars 2020

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Nathan Menez

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