Baxter Dury présente son sixième album solo comme le complément d’une trilogie entamée par Happy Soup et It’s a pleasure. Bien que le dandy anglais ait sorti un autre album en 2017, cette logique triptyque se comprend par le caractère novateur de chacun de ces trois albums. Avec The Night Chancers, Baxter Dury recherche l’originalité sans pour autant s’éloigner de sa démarche.
The Night Chancers s’apparente à une synthèse des collaborations auxquelles Baxter Dury a concouru ces dernières années. On y voit d’abord une volonté d’aventurer sa voix vers un nouveau style (sur Slumlord) proche de celui des Sleaford Mods avec qui Baxter a collaboré pour Prince of Tears. Une tonalité inséparable du punk-hero et père de Baxter, Ian Dury. Comme une volonté pour le dandy de s’inscrire dans le mouvement punk post-brexit en revendiquant sa face british mais aussi révoltée (Sleep People).
L’electro n’est jamais loin dans un album de Baxter Dury bien que ce dernier ait toujours accordé une grande place aux guitares. Ici, on ressent l’influence des collaborations avec Etienne de Crécy ou Rone, en allant chercher plus loin que d’habitude dans les sonorités électroniques. L’excentricité de The Night Chancers se crée par l’exploration du trip-hop (Carla’s got a boyfriend) voire du hip-hop sur le titre éponyme de l’album.
Toutefois, malgré ces quelques originalités, Baxter reste Baxter. Les chœurs féminins sont éminemment inséparables de Dury tout comme son timbre nonchalant sur certains titres (I’m not your dog). Finalement, The Night Chancers est sûrement l’un des albums les plus riches de la discographie de Baxter Dury qui, après la réussie monotonie de Prince of Tears, nous offre à nouveau un court album à écouter sans modération.