Blacked Raw

"Tout dans ce disque , est basé sur des expériences vraies , des choses qui se sont passées autour de moi , et reflète la manière dont je les ressens ." - Prince Rogers Nelson .

À L'aube des années 80 , Prince revient (après un premier jet avec "For You" en 1978 et sa confirmation en nettement meilleur avec le second album éponyme en 1979) de l'érotisme (à peine) voilé on passe directement à l'ambiance sex symbol hard core .

La pochette de l'album annonce déjà la couleur d'un premier grand changement révolutionnaire .

En Octobre 1980 , "Dirty Mind" , enfonce le clou de ce changement radical : long imperméable ouvert sur un slip noir , bandana autour du coup , cheveux coupés...

Quand aux titres (huit au total) , elles ne seront pas piquées des hannetons et feront scandale .

Tempos serrés , guitares compressées, excitées , obscènes , synthés baveux , en giclées saccadées , funk rock détraqué , caractériel ...

Et une première à ce troisième album , l'inclusion de ses musiciens de scène qui jusqu'à la , ne l'accompagnèrent pas dans ces deux premiers disques (Selon la volonté de sa majesté d'avoir le total control en studio d'enregistrement) .

Bien sur , il est toujours l'auteur compositeur producteur arrangeur et interprète à cet album , d'André (Cymone) Anderson -Basse , Robert Rivkin (frère de l'ingénieur de son David Rivkin rebaptiser David Z comme Robert en Bobby Z) -Batterie , Desmond D'Andrea Dickerson (Dez Dickson) -Guitare et Liza Coleman - Claviers , constituent le Crew désormais (pour le cas de Cymone ce sera sa dernière, se sentant réduit au simple rôle d'exécutant , supportant mal qu'un projet à priori commun repose en fin de compte sur la seule initiative de son-faux-frère , et préfère déserté le gang.).

Autant vous le dire , à l'écoute des paroles , les premiers à s'arracher les cheveux , ce sont les responsables de la Warner rien qu'à l'écoute d'une de ses chansons comme "Head" , je cite les lyrics : " Suce , jusqu'à ce que je sois en flammes

Suce , jusqu'à ce que te en aies assez

Suce , jusqu'à ce que ton amour soit rouge

Suce, je t'aime jusqu'à la mort"

Au point ou en est , on va aussi faire bon poids le titre suivant qui ouvre la face B du vinyle , j'ai nommé "Sister" ou l'histoire incestueuse (du meilleur gout) racontant les amours agitées d'un jeune garçon de seize ans avec sa grande sœur ..

"Trente cinq-ans , belle salope

Elle ne porte pas de culotte

soi-disant que ça la décoiffe" .

HO!HO!HO!

Et Warner a eu raison de s'inquiéter .

La totalité des titres de "Dirty Mind" (excepté ou toléré "Uptown" issu d'un 45 T) suinte d'une sexualité malsaine qui va être difficile a avaler à l'Amérique puritaine .

Du jour au lendemain , la Moral Majority s'indigne . tollé général . Boycott des radios (hormis "Uptown" , je l'ai déjà mentionné, mais je le rappel) , régression des ventes (il atteindra difficilement les sept cent cinquante mille exemplaires) .

Même le grand Smokey Robinson est quelque peu choqué, plutôt dérangé : " C'est sans doute un grand type qui a plein de talent ,, mais ce qu'il chante n'est pas bien du tout . C'est beaucoup trop explicite (Ah , et ton pote Marvin , c'était "1 Rue Sésame" peut-être ?) . Tout ce sexe (J'y reviens Maarrviinnn) , je trouve ça choquant pour les gosses .Ça ne se fait pas .

C'est vrai que l'on ne peut pas éviter les connotations sexuelles (ah ben , tu fais bien de le mentionner) lorsqu' on chante l'amour , mais je crois que l'on doit s'arrêter à l'entrée de la chambre à coucher."

Bon , ben merci de ce bon conseil William (c'est son prénom à Robinson).

P.S : La chanson "Do It All Night" , du moins son intro synthé sera repris quatre ans plus tard au morceau "Take Me With U" (intro aussi) à l'album "Purple Rain" .

... À Suivre