Spleen
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le 14 janv. 2020
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Bonjour, je m’appelle Robert Smith et malgré mon prénom de gino, je suis un petit emo boy une décennie avant le temps. Ce que j’aime faire dans la vie c'est m’assoir dans un coin sombre, rentrer mes mains dans les manches de mon chandail comme si j’avais froid et accoter ma tête sur le mur en prenant un air triste. Je sais qu'afin que mon image de petit emo soit parfaite, je devrais aussi rentrer ma tête dans mon capuchon mais ma coiffure (oui, coiffure est un mot emo) est trop cool pour ça et je ne peux pas prendre le risque de la défaire. J’aime aussi faire des apparitions dans South Park car malgré mon emotitude, j’ai beaucoup d’humour. En voici la preuve : combien d’emo boys ça prend pour changer une ampoule ? Aucun ; on aime mieux rester en petite boule dans le noir.
Mais dans la vie, j’aime aussi faire un autre truc ; sortir des albums géniaux comme celui-ci. Enfin, je devrais dire que c'est ma petite gang d’emo-goth et moi qui aimons sortir des albums géniaux. Parce que nous avons tous composé sur ce que je crois être l’apothéose de notre carrière.
Laissez-moi vous en parler. Non pas que je me sente soudainement sociable mais c’est qu’on ne l’a pas enregistré pour les chiens ce disque ! Donc, c'est dès le départ que vous ressentirez dans notre huitième album studio cette ambiance froide avec Plainsong qui est parsemé de bruits de petites clochettes pour faire… heu, je sais pas, féerique peut-être ? En tout cas, les clochettes, ça sonne bien puis ça sonne froid. Comme un brouillard pernicieux, la mélancolie planera déjà rendu à la nostalgique Pictures of You, or, puisque nous sommes The Cure, nous devions aussi placer une toune pop à quelque part sur notre galette et sur celle-ci, elle est en quatrième position et s’intitule Love Song. Probablement la plus simple de l’album.
Pour faire des ambiances genre phantasmagoriques, on a essayé de superposer différentes mélodies du synthé, de la guitare et de la basse sur la plupart des morceaux comme entre autres sur Last Dance et surtout sur l’excellente Fascination Street qui elle est plus rock mais toujours atmosphérique. Je pense qu’on a réussi.
Si vous pensiez que l’atmosphère était froide jusqu’à la moitié de l’album, écoutez Prayers for Rain et The Same Deep Water As You ; cette atmosphère devient carrément glaciale. Tellement que vous aussi vous vous rentrerez les mains profondément dans vos manches parce que de toute façon, porter des gants, ça fait pas emo. Donc, c’est avec raison que la plupart des critiques qualifient ce disque de coldwave… oui, je crois que ça lui convient bien.
Suivant ce mélange de rêves et de désillusion vous serez peut-être bousculés par le rythme soudain de notre pièce éponyme Disintegration mais soyez rassurés, le spleen plane toujours dans l’air. Il ne peut y être autrement et ce, jusqu’à la fin de notre opus de plus de 70 minutes où nos morceaux s’enchainent si naturellement.
Voilà! Alors je vous remercie de m’avoir lu et je vous laisse à vos désintégrations émotionnelles en écoutant ce qui est pour plusieurs notre chef-d’œuvre car j’ai de toute façon énormément de trucs à faire. Faut que je démantibule le calorifère de ma chambre avant que novembre commence. Ensuite, j’ai du shopping qui m’attend. Je dois m’acheter des ampoules mauves de pas plus de 20 watts, une dizaine de cannettes de spray net et deux ou trois autres chandails noirs à manches longues avec de préférence un capuchon. Parce que le jour où je deviendrai chauve, je pourrai finalement rentrer ma tête dans ma capuche sans m’inquiéter de me décoiffer. Faut prévoir quand même ! Les Roberts deviennent tous chauves…
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le 3 juil. 2024
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