Je ne sais plus vraiment d'où vient mon amour profond envers le Jazz (oui, celui avec une majuscule).
Je me souviens d'un de mes nombreux amours imaginaires de jeune fille, Etienne, ses cheveux roux et sa guitare manouche toujours accolée à son dos par une simple ficelle, qui m'avait appris quelques accords de Django Reinhardt. Je me souviens de sa main effleurant le dos de Chloé, geste doux destiné à une autre.
Peut-être est-ce plutôt de ma lecture de jeune fille, toujours, de Sur la route. J'imagine le jazz dans des sous-sols, humides de la sueur des musiciens et des autres, sueur à laquelle se colle la fumée des cigarettes (de tabac ou de thé). Là où se joue une ivresse que je pense n'avoir jamais connue, une ivresse sale, dans la souillure d'une pauvreté vagabonde et folle, contée à merveille par Ginsberg. Et dans tout ce fracas humain halluciné, les envolées du jazz, lumière joyeuse qui dépasse tout, s'élève des histoires d'amour frivole ou grave et de l'extase mélancolique de la drogue, tout en y étant si proche. Le be-bop en particulier, avec ces mots sans sens, sorte d'animalité instinctuelle, à l'approche du it, jouissance musicale qu'on ne peut approcher que dans l'évanouissement, oh je n'ai jamais vécu ça mais Jack Kerouac me l'a peut-être fait ressentir, en tout cas je l'imagine, ce it, on dirait que ça tremble.

Toujours est-il qu'à chaque fois que j'écoute du jazz, je me dis qu'il n'y a pas mieux, que le jazz est plus fort que tout, que rien n'est aussi sensible, sensiblement profond, profondément humain, les entrailles de ce qui fait vivre. (Puis après j'écoute autre chose et ça passe.)

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(je ne sais pas quel album j'écoute, il ne me semble pas être sur le site, je note celui ci par obligation fonctionnelle au hasard)
slowpress
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le 7 févr. 2015

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