Les groupes anglais décrétés "à la mode" pendant leurs cinq minutes de gloire warholiennes éveillent désormais tellement de méfiance qu'on en devient presque injustes vis à vis de ces petits combos dont le talent naissant ne mérite ni les excès de louanges, ni l'infamie non plus qui suit en général leur "révélation" surfaite. Il faut écouter "Django Django", parce que même imparfait, même dissimulé dans la pochette la plus laide de l'année, les jeunes écossais nous offrent une variété de styles musicaux épatante, et nous servent cette salade russe avec un enthousiasme juvénile qu'on qualifiera aisément de "rafraîchissant" : sur cet album, on peut danser de manière décérébrée sous les lumières stroboscopiques, on peut surfer avec les Beach Boys de nouveau post adolescents, on peut regarder un western spaghetti avec Tarantino (d'où le nom de groupe ?), on peut faire la danse du ventre au milieu de la révolution cairote, et on peut surtout se dire que la mine à mélodies pop n'est toujours pas épuisée depuis que les Beatles en ont montré le chemin à tous les jeunes britanniques. Alors, ce disque tiendra-t-il plus qu'un été ? Il est un peu tôt pour le dire, mais en attendant, savourons-le, le sourire aux lèvres. [Critique écrite en 2012]