Pendant cinq longues années, les Dead Weather ont hiberné et chaque membre du groupe a vaqué à ses occupations. Jack White a réalisé deux albums solo et Dean Fertita a sorti un nouvel album avec les Queens Of The Stone Age alors que Alison Mosshart et Jack Lawrence ont pris du temps libre. Annoncé depuis 2013, le nouveau Dead Weather a eu le temps de nous faire mourir d’impatience, au point ou on ne l’attendait plus. Pourtant, il est bel et bien là, prêt à être décortiqué et retourné dans tous les sens ! Dodge & Burn, prépare toi, ce soir je te saigne !


L’album le plus vénère.


Premier constat: le son du groupe semble avoir évolué. Les Dead Weather nous avaient habitué à un rock aux aspérités psychédéliques marécageuses sur Horeround en 2009 pour revenir à des sonorités plus terre à terre sur Sea Of Cowards en 2010. On sent que le groupe a rongé son frein pendant cinq ans car ce nouvel album est beaucoup plus direct que les précédentes productions. Sans chichis, l’album débute sur « I Feel Love (Every Million Miles) » et enchaîne sur « Buzzkill(er) ». On comprend alors que le quatuor en a gros sur la patate et va faire péter nos enceintes à force de saturations. La basse de Jack Lawrence est aussi grasse qu’une tâche d’huile alors que la guitare de Fertita grésille comme un boulot qui se balade dans un moteur V8. Alison Mosshart livre quant à elle l’une de ses plus belles prestations vocales: sauvage et explosive ! La voix de Jack White est d’ailleurs mise en retrait, laissant la fureur de l’amazone Mosshart s’abattre sur chaque morceau comme une grosse claque dans la caboche.


Rangez vos portefeuilles, il n’y aura pas tournée.


Dodge & Burn est un album taillé pour la scène. Le groupe a d’ailleurs prouvé qu’il savait toujours envoyer du bois sur quelques plateaux télé américains. Pourtant, Dean Fertita a certifié au magazine américain Billboard qu’il n’y avait aucune tournée de prévue :


« Les plannings. The Kills sont en train de travailler sur un album. Queens of the Stone Age revient sur les rails. Jack n’a pas arrêté et a besoin d’une pause. »
Ce n’est donc pas demain la veille que l’on va pouvoir entendre Jack White rapper en live sur le morceau « Three Dollar Hat » (si si, je vous jure, il rappe). Pour en revenir au king de Nashville, son jeu de batterie est toujours aussi décalé. Pendant que ses comparses s’éclatent avec leur gros son, Jack White fait joujou avec des rythmiques dub et reggae. De quoi en étonner plus d’un.


Venons en aux choses qui fâchent. Dodge & Burn est un album au rythme un peu bâtard. Les morceaux ne s’enchaînent pas très bien, ne les mettant alors pas en valeur. Suite à plusieurs écoutes, on fini toujours par décrocher après quatre ou cinq morceaux. Pourtant, il n’y a pas vraiment de titres en dessous des autres. Les morceaux se ressemblent tous, il est là le problème ! En tout cas, ils possèdent presque tous les même ressort. Eh oui, les guitares fuzz ne se suffisent pas à elles-mêmes. On aurait aimé plus de compositions à l’orgue, comme Dean Fertita sait si bien le faire.


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Valentin_Lalbia
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le 17 oct. 2015

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