Une obsession dans toute sa perfection formelle : ici, que de la peau - douce, humide -, de la chair - ronde, chaude -, des soupirs - émus, brisés. Murat, réduit à l'essentiel, son goût immodéré pour le sexe, sans excuse, mais avec séance de voyeurisme garantie. Et si, étrangement, les mots empruntent les chemins détournés de l'imagerie rurale chère à Bergheaud, la musique et la voix sont la trahison suprême : nous sommes ici au royaume de "Dolorès", sens éperdus, jouissance éphémère mais aigüe, douleur et plaisir. [Critique écrite en 1996]
A propos de la pochette :
En 1996, Murat affronte enfin ses obsessions, et les expose. Mais, derrière ces corps désirables parce que vrais, non lissés par l'image publicitaire ou érotique, se dissimule "Dolorés", l'unique, faussement répétée et inutilement recherchée dans cette collection de conquêtes. Et qui est Dolorès, si ce n’est l’auteur lui-même, dans sa quête narcissique de sa propre sensualité ?