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C'est le retour du barbu le plus coolos de France. Six ans après L'Aventura, Sébastien Tellier revient avec Domesticated, un nouveau disque sur le thème du foyer et des tâches ménagères. Cette fois, plus question de pépito bleus et de voyages au Brésil : le bonhomme s'est rangé pour se consacrer à sa vie de famille. Des titres aux clips en passant par les paroles, tout converge vers l'idée de concept-album, que Tellier nous ressort à chaque fois. Au delà du coup marketing évident, il faut admettre que le storytelling est amusant et en phase avec sa nouvelle vie. Mais en cherchant à s'assagir, le chanteur a perdu en folie. Les sorties de route de My God Is Blue ne sont plus d'actualité et le dandy dadaïste a disparu derrière le père de famille. Car si les fans argueront que Tellier s'est toujours renouvelé, son imagination semble aujourd'hui moins fertile que par le passé.
Côté arrangements, le son Tellier passe à la moulinette 2020. En bon quadra qui vient de découvrir PNL la semaine dernière, le musicien s'est offert les services de leur ingénieur du son. Résultat : la production sonne comme un patchwork de synthpop 80's et de cloud rap futuriste. Ce qui laisse deviner le postulat de départ, à savoir faire un disque de 1986 avec la technologie d'aujourd'hui. Et pour cause, l'album sonne très électronique, faisant parfois penser à Paradis ou à PNL selon les morceaux. Rien de mauvais en soi, mais la touche Tellier croule sous les effets, rendant l'ensemble bien trop lisse et propret. En effet, les mélodies sont noyées sous des couches interminables de synthé digitaux et la voix est aspirée par un autotune pompeux.
Tout n'est pas indigeste pour autant. L'épuré "Atomic Smile" est une respiration bienvenue. L'estival "Venezia" renoue avec l'obsession de Tellier pour l'Italie sur une instrumentale J-pop 80's. Enfin, on retiendra "Won", morceau rêveur qui clôture agréablement l'album. Au final, si Domesticated risque de pas mal tourner pendant les apéros post-confinement, je doute qu'il atteigne la postérité. Espérons que Tellier abandonne ce style pour revenir à une musique moins formatée et plus barrée, dont il a le secret.
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le 30 mai 2020
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