Si je ne déteste pas l'évolution d'Earl Sweatshirt de ces dernières années, je le verrai quand même toujours comme une sorte de potentiel pas exploité, voire pire: un potentiel gâché par la dépression et la prise de drogue.
Dans son premier album de 2013 Doris, ces thèmes sont déjà grandement abordés, on sent une jeune âme (il n'a que 19 ans quand sort l'album) déjà torturée et on voit un rappeur dans une totale autodestruction. L'album est donc très sombre dans tous ses aspects, que ce soit d'abord dans sa voix (qui a beaucoup changé depuis l'époque et c'est assez dommage pour moi), son interprétation, les instrumentales gérées par du beau monde (lui-même, Tyler, les Neptunes, RZA ou encore Frank Ocean) et bien sûr dans les paroles. Earl a vraiment un côté petit génie du rap au début de sa carrière grâce aux freestyles et à cet album, qu'il saura très bien gérer. Le tout est quand même un peu inégal, surtout à cause de certains featurings, car le rappeur n'est quasiment jamais seul ici, mais bien entouré de son crew Odd Future, que ce soit pour le meilleur ou pour le pire. Même si Earl est presque toujours avec quelqu'un, l'album a bien sa personnalité et c'est tant mieux. Je ne me plaindrai d'ailleurs pas toujours des invités car ils ont souvent d'excellentes performances comme celles de Tyler ou de Vince, voire de Frank Ocean qui rappe, ce qui n'était pas si rare à ce moment.
Finalement, Doris est un très bon album et est pour moi ce qui reflète le mieux le potentiel d'Earl même si j'aurais aimé plus pour ce jeune rappeur.