Comme le disait le franjito ChatDeMontaigne (s/o), Kaaris, depuis Okou Gnakouri, ne cesse de faiblir artistiquement à cause de sa femme, et de sa fille.
Gohan était le prince guerrier, Kaaris était le roi de la trap, mais au final, les femmes ont décide qu'il n'en serait rien.
La sombre histoire commence en 2015.
Kaaris, lors de la promo de double fuck, va chez l'abcdr se faire interviewer par le célèbre journaliste international Mehdi Maizi aka MehdiMouse sur les réseaux d'influenceur.
Dans cette interview, il sera mentionné le morceau "Petit Vélo" (morceau, au final, pas si mauvais que ça même si totalement hors sujet dans une mixtape puisant toute sa puissance dans l'aura d'Or Noir). Après une brève explication sur le pourquoi du comment, il est dit assez explicitement par le dozo qu'il est en couple. Il aura, par la suite, une fille.
Débute alors, lentement mais surement, le revirement artistique de Kaaris, passant du sombre personnage bodybuildé et très très énervé sous créatine au mari fidèle se contentant d'un missionaire pendant la baise.
L'homme devient alors heureux, se rangeant et ayant une vie de famille tranquille.
Et humainement, qui sommes-nous pour y voir un mal à ça ?
Malheureusement, artistiquement, toute la puissance puisée dans la rage, la haine et autres sentiments similaires, s'évanouit, car ces sentiments disparaissent, pour laisser le bonheur s'exprimer.
Kaaris restant un artiste résolument trap, il perd alors toute sa substance, et cela se ressent tout au long du disque.
Cela se traduit, au final, par trois grands problèmes :
-> Les morceaux trap purs et durs sont inneficaces. Même si l'éxécution reste bonne (et il faut le souligner), toute la puissance lyricale que Kaaris avait déroulé sur Z.E.R.O, Or Noir et quelques restes sur LBDMA s'efface. Les punchlines qui ont marquées toute une nouvelle génération de rap appartiennent au passé. Plus rien n'est percutant, plus rien ne ressort, c'est un enchainement de proto-punchlines (mention au morceau végéta qui comporte un "T'as le boule qui sent la vette-cre, met de la mayo, mais mets de la mayo") ratées, qui ne sont même plus drôles.
La faute à un manque de rage, à un manque de dale.
Dommage, surtout quand le premier single, Dozo, avait quand-même du potentiel...
-> Les morceaux ouverts sonnent faux, (et revus).
A l'époque d'OG, Contact était cramée, c'était le morceau de Drake. J'suis perché, c'était PNL. Y'avait aussi un morceau qui repompait 2 Phones de Kevin Gates.
Kaaris fait juste des remakes, il ne s'approprie rien, et au final n'arrive pas à etre pertinent sur ses sons, la plupart du temps. Le problème étant aussi que Damso et Niska sont passés par là, que d'autres également, et que sur le créneau sons "ouverts", dansants, club, il se fait bouffer.
Mention, néanmoins, au contre-pied qu'est le feat avec Kalash Criminel et Fianso, il fallait le faire, et c'est toujours bon de le souligner.
-> Pourquoi n'a t-il pas tenté d'aller sur le créneau de Mood ?
C'est la question que je me suis posé, pendant tout le reste du skeud, après le morceau terminé.
Kaaris avait montré à l'époque qu'il pouvait se servir du vocoder correctement et intelligement (63, MBM, Zone de Transit, LBDMA, etc.) et ce morceau, c'était ce qui pouvait le faire rester sur son créneau, tout en s'ouvrant et en étant plus pertinent (ou en tout cas, plus pertinent que sur les sonorités africaines). C'est pas forcément aussi bien écrit qu'à l'époque, mais pourquoi pas tenter ? Surtout que dans une telle opération de séduction du public, et avec toute cette nouvelle vague de rappeurs pseudos dépressifs, ça serait passé.
On ne peut pas blâmer Kaaris d'avoir tenté des choses, mais encore une fois, il les fait mal. C'est vrai qu'il fallait qu'il se renouvelle, en attestent les ventes qui dégringolaient entre Or Noir et Doucle Fuck, mais sa nouvelle direction me laisse très dubitatif.
Def Jam y est surement aussi pour quelque chose, mais cessons de blâmer uniquement ces derniers, Kaaris est aussi responsable, et contrairement à SCH qui lui aussi était mal entouré mais est parti de chez eux pour rejoindre un autre label, Kaaris a décidé de rester.
Le double platine n'y est surement pas pour rien également.
En attendant, même si artistiquement, je ne me retrouve plus en t'écoutant Kaaris, je te souhaite malgré tout de réussir ailleurs. Nos chemins se séparent, mais je n'ai jamais oublié la place que tu occupais dans mon coeur avant notre rupture.