Le groupe Daisy Chainsaw totalement passé inaperçu chez moi, c'est lors d'une entrevue télévisée, il y a une quinzaine d'années, cadrant sur la chanteuse Katie Jane Garside, que je pris connaissance de l'existence de Queen Adreena, avec des extraits d'un concert parisien au Café De La Danse produit en 2002 ou 2003, dans ces eaux-là. On y voyait une folle furieuse qui s'arrachait la voix, une cinglée habitée perchée sur une chaise, habillée en haillons, qui n'hésitait pas à bousculer véhément son guitariste Crispin Gray jusqu'à lui lancer le micro sans retenue.
De boire un premier verre de Drink Me, deuxième album de ce groupe britannique, c'est comme de faire mentalement de la montagne russe entre des brusques changements d'humeurs. Autant dire de voyager dans la schizophrénie, directement sans aucun préliminaire. "Pretty Like Drugs" cogne sans faire attendre, la fée Katie Jane ingérée en soi, une basse qui frappe aux tempes, couplets qui murmurent d'une voix de petite fille et refrains enragés qui attrapent à la gorge, une harpie y plantant ses ongles. A bel exemple aussi pour "Under A Floorboard World" et "A Bed Of Roses", au risque de se faire planter l'épiderme par un talon aiguille de la 'mistress' Garside. Le groupe sait aussi étayer des moments atmosphériques fleurant entre le punk et le gothique, sous les voûtes de "Siamese Almeida" et "For I Am The Way", avec tout de même une guitare écrasante et qui pénètre comme une tronçonneuse. Au beau milieu de tout ça, le léthargique "My Silent Undoing" forme une trêve tournoyant comme une boîte ballerina ouverte et captivante.
Un album qui décrasse les tympans et qui peut s'avérer dangereusement prenant.